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décembre 1937 : à Nankin, l’armée japonaise inaugure une
longue série de crimes contre l’humanité
Le
Japon lance en juillet 1937 l’attaque contre la Chine, pour se
créer un « hinterland » de matières premières
nécessaire à ses visées hégémoniques en Extrême-Orient.
L’offensive débute à Shangaï en août mais va se heurter à une
résistance inattendue de l’armée chinoise, pourtant mal équipée
et dépourvue d’aviation et d’artillerie lourde, et la bataille
va durer 3 mois. Poursuivant leur offensive le long du fleuve
Yang-Tsé, les troupes japonaises arrivent début décembre devant
Nankin où la garnison chinoise est désorganisée et incapable
d’organiser la défense. La ville tombe rapidement alors que des
dizaines de milliers de soldats chinois désarmés sont abattus
durant leur fuite. Les Japonais envahissent Nankin le 13 décembre,
avec la consigne de capturer et d’exécuter tous les soldats
chinois qui se sont fondus dans la population. Ils vont ainsi rafler
des dizaines de milliers d’hommes jeunes et les exécuter en masse.
Certains serviront à des concours de décapitation au sabre dont les
officiers japonais se glorifient. Le déchaînement de la
soldatesque, toléré, sinon encouragé par le commandement va
simultanément se transformer en frénésie de prédation de toutes
les femmes, y compris adolescentes et petites filles, qu’ils
pourront capturer, victimes de viols collectifs et souvent massacrées
ensuite avec des actes de barbarie insoutenables. Ce massacre et ces
atrocités vont durer plus d’un mois et faire, selon les sources
entre 100 000 et 300 000 morts.
Seul
un îlot de relative sécurité sera préservé grâce à des
missionnaires et résidents étrangers sous la direction de
l’allemand John Rabe (« le Schindler de la Chine ») qui
vont ainsi sauver des dizaines de milliers d’habitants.
Les
Japonais réitéreront ces crimes de guerre dans plusieurs pays au
cours de la guerre, notamment à Singapour et à Manille, puis en
Indochine. Ils s’illustreront également par les tortures et
expérimentations « médicales » sur les prisonniers
civils et militaires (des pilotes américains capturés seront
disséqués vivants) et la pratique généralisée d’enlèvement de
femmes des territoires occupés pour servir d’esclaves sexuelles à
leurs troupes.
Certains
chefs militaires jugés à Tokyo par un tribunal international après
guerre furent reconnus coupables et condamnés à mort, dont le
général Matsui, qui commandait à Nankin et le général Yamashita
pour les massacres de Singapour et Manille.
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