dimanche 3 décembre 2017

Autour du livre...

Le livre de ma mère Je l'ai lu et relu. La première fois je devais avoir une trentaine d'années, célibataire, sans enfant, mais sachant déjà que ma vie n'aurait aucun sens si je ne devenais pas mère et ayant très peur que cela n'arrive jamais.
Le texte est très puissant et j'ai été touchée comme la plupart des gens, et très marquée...
j'y suis revenue, très récemment, le fait d'être Maman à ce moment-là, le texte a pris une autre dimension pour moi, émouvant et bouleversant, le même ressenti puissance 1000...
Je me suis un peu reconnue parfois, je sais que je suis de ces mères-là... et fière de l'être : Mère juive, Mère louve, Mamma italienne...:-)) Dévouée, attentive, un peu possessive et envahissante... C'est mon fils ! ma merveille. Ma priorité... Je m'oublierai tant qu'il aura besoin de moi, je l'ai attendu si longtemps...
Comme à chaque fois que j'aime un auteur, je suis allée chercher tout ce qu'a écrit Albert Cohen, "ô vous frères humains", "Belle du seigneur", "Mangeclous" et un autre aussi dont le titre est le prénom de mon fils...??? et j'ai tout lu... Si vous ne connaissez pas, il faut lire absolument Albert Cohen  ! (PimPrune)

Quelques citations extraites du livre :

"Amour de ma mère.  Jamais plus je n'aurai auprès de moi un être parfaitement bon. Mais pourquoi les hommes sont-ils méchants ? Que je suis étonné sur cette terre. Pourquoi sont-ils si vite haineux, hargneux ? Pourquoi adorent-ils se venger, dire vite du mal de vous, eux qui vont bientôt mourir, les pauvres ? Que cette horrible aventure des humains... Ce qui fait que des tendres doivent faire semblant d'être méchants pour qu'on leur fiche la paix."
...
"Fils des mères encore vivantes, n'oubliez plus que vos mères sont mortelles. Je n'aurai pas écrit en vain, si l'un de vous, après avoir lu mon chant de mort, est plus doux avec sa mère. Aimez-la mieux que je n'ai su aimer ma mère. Que chaque jour vous lui apportiez une joie, c'est ce que je vous dis du droit de mon regret, gravement du haut de mon deuil."

...
"Je vous salue, mères pleines de grâce, saintes sentinelles, courage et bonté, chaleur et regard d’amour, vous aux yeux qui devinent, vous qui savez tout de suite si les méchants nous ont fait de la peine, vous, seuls humains en qui nous puissions avoir confiance et qui jamais, jamais ne nous trahirez, je vous salue, mères qui pensez à nous sans cesse et jusque dans vos sommeils, mères qui pardonnez toujours et caressez nos fronts de vos mains flétries, mères qui nous attendez, mères qui êtes toujours à la fenêtre pour nous regarder partir, mères qui nous trouvez incomparables et uniques, mères qui ne vous lassez jamais de nous servir et de nous couvrir et de nous border au lit même si nous avons quarante ans, qui ne nous aimez pas moins si nous sommes laids, ratés, avilis, faibles ou lâches, mères qui parfois me faites croire en Dieu."
...
"Avec elle seule je n’étais pas seul. Maintenant je suis seul avec tous."

8 commentaires:

  1. D'autres extraits (PimPrune) :
    « Avec elle seule, j'aurais pu vivre loin du monde, jamais elle ne m'aurait jugé ou critiqué. Jamais elle n'aurait, comme d'autres, pensé : il ne publie plus de livres, ou : il vieillit. Non. Mon fils, se serait-elle dit avec foi. Eh bien, moi, je t'envoie, les yeux ennoblis par toi, je t'envoie à travers les espaces et les silences, ce même acte de foi, et je te dis gravement : ma Maman. »
    ...
    « Il y a des génies de la peinture et je n’en sais rien et je n’irai pas y voir et ça ne m’intéresse absolument pas et je n’y connais rien et je n’y veux rien connaître. Il y a des génies de la littérature Mais ce que je sais plus encore, c’est que ma mère était un génie de l’amour. Comme la tienne, toi qui me lis. Et je me rappelle tout, tout, ses veilles, toute la nuit, auprès de moi malade, sa bouleversante indulgence, et la belle bague qu’elle avait, avec quelque regret mais avec la faiblesse de l’amour, si vite accepté de m’offrir. Elle était si vite vaincue par son écervelé de vingt ans.
    ...
    "Et sa main qu’elle me tendait soudain, brusquement, pour serrer la mienne comme à un ami. « mon petit kangourou », me disait-elle. Tout cela est si proche. C’était il y a quelques milliers d’heures."

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  2. Très beau livre en effet,tout comme La promesse de l'Aube de Romain Gary et celui ,moins connu de Simone de Beauvoir....
    L'imagination est dit-on la folle du logis:je voyais Pim Prune en tout jeune papa!!XYZ

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  3. Que de Solal "dus" à Albert Cohen !

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    1. Le plus connu c'est le fils de Sarkozy qui a appelé son enfant comme cela pour les mêmes raisons...je me demande ce qu'aurait pensé Albert Cohen de cette famille.

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  4. Avez-vous lu "ENFANCE" de Nathalie Sarraute? Un très beau livre ,facile à lire.

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  5. La promesse de l'aube, magnifique portrait d'une mère courageuse et attendrissante malgré quelques situations fort gênantes dans lesquelles elle a entraîné son fils adoré.

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  6. Albert Cohen est né le 16 aout 1895 à Corfou en Grèce. Issu d’une famille juive suisse, il vit sur l’île grecque jusqu’à ses cinq ans avant de déménager à Marseille en France. Inscrit dans une école privée catholique, il entre ensuite au lycée Thiers en 1904 où il se lie d’amitié avec Marcel Pagnol. Reçu au baccalauréat avec la mention assez bien en 1913, il part à Genève pour suivre des études de droit à l’université. Licencié en 1917, il suit ensuite des cours de lettres jusqu’en 1919.

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  7. Un chef-d'oeuvre : Le livre de ma mère. UN livre unique et qui durera. La plus belle histoire d'amour. - Marcel PAGNOL, de l'Académie française.

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