Le Tintoret
"Le Paradis"_v. 1580
Huile sur toile. (143 cm X 362 cm)
Paris, musée du Louvre.
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"carédar-274" |
Cette
toile "Le Paradis" ou "Le
Couronnement de la Vierge" est la première esquisse de
Tintoret peinte à l'occasion du concours organisé pour la
principale décoration de la salle du Grand Conseil du Palais des
Doges à Venise. Pour représenter le paradis, le peintre montre, sur
plusieurs registres superposés se déployant en hémicycle dans les
nuages, le Christ couronnant la Vierge, entouré, dans l'ordre
hiérarchique, des douze apôtres, des anges, des patriarches, des
prophètes, des quatre Évangélistes, de saint Jean-Baptiste, d'Adam
et Ève, des Pères de l'Église, des héros chrétiens, des papes et
des évêques... Cette esquisse étudie l'œuvre devant
remplacer la fresque ruinée du Paradis de Guariento, un artiste
padouan du XIVe siècle, qui ornait la tribune de la salle du Grand
conseil au Palais des Doges à Venise... Véronèse et Francesco
Bassano gagnent ensemble l'épreuve mais ils n'exécuteront jamais la
fresque. Après la mort de Véronèse, en 1588, la Seigneurie de
Venise s'adresse à Tintoret qui fait peindre, avec de nombreuses
variantes, l'immense toile, encore en place, par son fils Domenico et
leur atelier. Si la composition de cette esquisse est beaucoup plus
aérée que le résultat final, tout l’art du peintre semble être
réuni au sein de cette composition, comme l’atteste cette palette
chromatique riche et ce mouvement circulaire qui donne littéralement
un mouvement d’aspiration à la scène.
Le Tintoret "Le Couronnement de la Vierge"_ (Version définitive, à Venise) |
Le Tintoret
"Autoportrait"_vers 1548
Huile sur bois. (45,7 cm X 36,8 cm)
Victoria and Albert Museum, Londres.
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Jacopo
Robusti, dit Tintoretto, en français LE TINTORET, (1518 - 1594) est
un peintre italien de la Renaissance, que l’on associe au mouvement
artistique du maniérisme de l’école vénitienne. Il doit son
surnom (le petit teinturier) à son père, Battista Robusti, qui
travaillait dans une teinturerie (tintorìa en italien). Élève du
Titien, il est réputé pour avoir dépassé son professeur dans la
maîtrise des couleurs et des ombres, du rendu de la matière,
s’inscrivant ainsi parmi les grands du style vénitien. Avant
d’être admis à participer à une œuvre nouvelle, tout élève
apprend le métier en copiant le travail du maître. Le garçon
est-il trop impatient d’affirmer sa personnalité ? Ou bien le
patron a-t-il surpris quelques dessins de lui et l’a-t-il renvoyé
de crainte que de pareils débuts ne révèlent un concurrent
potentiel ? Toujours est-il que Jacopo ne reste que quelques
mois chez Titien. Il s’intéresse aux courants maniéristes toscan,
romain et émilien, diffusés à Venise par des artistes comme
Sansovino, Salviati et Schiavone. Il avait une grande admiration pour
Michel-Ange qui l’a influencé dans sa technique du dessin. Le
Tintoret avait une passion pour les effets de lumière : il
réalisait des statues de cire de ses modèles et expérimentait
l’orientation des sources de lumière avant de les peindre. En
conséquence, certains visages réapparaissent dans différents
travaux, sous différents angles et différents éclairages.
La beauté sauvera le monde.Fedor Dostoievski.L'idiot,Paris,Gallimard,coll."Folio" SF
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