mardi 5 décembre 2017

Un joli conte... (suite et fin)

La pâte bien fatiguée, reposait, couverte, une bonne demi-heure. Ma Mère y avait tracé une croix du bout des doigts...
Ce laps de temps achevé, commençait la grande friture, dans une très grande poêle contenant plusieurs litres d'huile qui devait être très très chaude mais pas bouillante (sic).
Les femmes corses d'antan, et d'aujourd'hui, ont une très jolie façon de procéder pour la cuisson des beignets, d'une main preste, ô combien, elles saisissent d'une main la quantité de pâte convenant, ferment le poing, cueillent et détachent de l'autre le beignet en devenir, aussitôt jeté dans la poêle.
Maddelena et Peppa, frittellaghje chevronnées, retournent vivement de la pointe d'un petit spetu les frittelle afin qu'elles soient uniformément d'une belle couleur brun-doré, les cueillent alors à l'écumoire, les disposent rapidement dans des passoires où elles devraient en principe égoutter l'huile alors qu'en réalité, bien faites, elles n'en prennent pas ou si peu... Roulées dans le sucre, on les dispose dans des panières tapissées de papier blanc qui seront bientôt pleines à ras-bord.
Grand-Mère m'a dit, que du temps où Rutali comptait plusieurs centaines d'habitants, il est arrivé que l'on recommence tout le processus : peser, éplucher, cuire, pétrir, frire... Heureux temps !
Enfin les derniers beignets ! On les goûte, on les déguste, on se réconforte (Maddelena avec un "canard" à l'eau-de-vie), un peu de vin de Cippiticcia, mieux, on se désaltère avec les citrons dé-zestés pressés avec un peu de sucre et de l'eau fraîche. Puis parentes et amies prennent congé, chacune emporte plusieurs beignets que sa famille goûtera en primeur.
Les enfants ont couru partout, interdiction absolue toutefois d'approcher les foyers, gavés de beignets, barbouillés de sucre, un peu excités par cette animation inhabituelle, ils vont s'endormir d'un coup comme tous les enfants du monde ! Demain matin récurés, bien astiqués, inondés de "sent bon" par leurs mamans, vêtus des habits du dimanche, ils feront honneur au cortège des mariés.
(Yzus)

4 commentaires:

  1. Cose andate. Comme si on y était. Joyeux souvenirs.

    Louis

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  2. Comme toutes les recettes,celle des "frittelle di pomi"à évolue,toujours délicieux,les beignets se sont enrichis au fil du temps de lait,de beurre et de
    davantage d'oeufs .Maria Nunzia filippini,Laurence et Christiane Schapira,Pauline Juillard........en donnent d'excellentes.(ceux de Marie-Rose G sont
    fabuleux)mais je voulais partager avec vous celles de tempi fa à Rutali.
    J'ai toujours eu une préférence pour ces frittelle,les préférant même à celles soufflées que ma mère réussissait à la perfection,sans pesée,1verre de farine,2 verres d'eau,un peu de beurre ou de saindoux(temps de guerre)un grain de sel,2 morceaux de sucre,œufs selon ,mis 1 par 1 à vous la suite...
    Les deux sœurs de Maman,Marie et Cécile,raffolaient de ses beignets,un jour ,inspirée,elle ajouta à la recette des frittelle di pomi du brocciu frais,
    elles n'en voulurent plus d'autre!Je vous livre ici un "secret de famille"si le cœur vous dit d'essayer...
    Pour terminer,c'est avec cette recette parue dans ELLE que j'ai gagné ma première pige..........Ysus

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  3. Une recette en forme de conte, quelle délice! J'ai aussi le souvenir de délicieuses meringues....

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    1. 20h 59 avec vos meringues parfumées,des fruits rouges(congelés hors saison)de la crème Chantilly,vous avez tout pour réussir une délicieuse
      Pavlova,très "IN"Si DD est d.accord Elle publiera votre recette.........Yzus

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