dimanche 16 septembre 2018

Patrimoine culturel immatériel de l'humanité

Auguste RENOIR
"Le déjeuner des canotiers"_1880
Huile sur toile. (130 cm X 173 cm)
Philipps Collection, Washington.

En 2010, l’Unesco décidait de classer le "repas gastronomique des Français" comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Cette catégorie, créée en 2003, a pour objectif de protéger les pratiques culturelles et savoir-faire traditionnels, aux côtés des sites et monuments. Retour sur la décision à l'époque de l'Unesco, et sur la définition d'un repas "à la française".
Le repas : une pratique sociale
Dans sa décision, le comité avait noté que la gastronomie française relevait d’une "pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes". Car au-delà des plats, ce qui constitue le repas à la française, c’est la pratique sociale qui l’entoure : la convivialité, le plaisir du goût, le partage, l’association avec le vin, le lien aux terroirs, etc. Moment festif par excellence, occasion pour les familles – et les amis - de se rassembler, le repas est, en France plus qu’ailleurs, un moment convivial qui a lieu à heures fixes : à 12h30 chaque jour, plus de 54% des Français sont attablés. A titre de comparaison, la prise alimentaire équivalente au Royaume-Uni est à 13h10, et ne rassemble que 17% de la population. Et en France, au moins 1 repas par jour est pris en famille. Le repas français se caractérise également par le temps passé à table, l’ordre des mets (entrée, plat, dessert) – tandis qu’en Chine par exemple, tous les plats sont servis en même temps -, le plaisir de dresser une belle table, et, bien sûr, par les bons petits plats faits maison.
Un patrimoine à transmettre
La préservation est l’un des objectifs du Programme national pour l’alimentation (PNA), qui part du principe que « Bien manger, c’est l’affaire de tous ». Au travers de ce programme, les ministères se mobilisent autour d’actions concrètes : pour valoriser les produits et les savoir-faire culinaires, encourager le tourisme gastronomique sur les territoires, promouvoir le modèle alimentaire français à l’étranger, transmettre ces valeurs aux enfants dans les écoles. Autant de pistes à suivre pour sauvegarder le repas gastronomique des Français.

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"(...)Il y avait bien longtemps que l'heure altière de midi, descendue de la tour de Saint-Hilaire qu'elle armoriait des douze fleurons momentanés de sa couronne sonore, avait retenti autour de notre table, auprès du pain bénit venu lui aussi familièrement en sortant de l'église, quand nous étions encore assis devant les assiettes des "Mille et une Nuits", appesantis par la chaleur et surtout par le repas. Car, au fond permanent d'œufs, de côtelettes, de pommes de terre, de confitures, de biscuits qu'elle ne nous annonçait même plus, Françoise ajoutait - selon les travaux des champs et des vergers, le fruit de la marée, les hasards du commerce, les politesses des voisins et son propre génie, et si bien que notre menu, comme ces quatre feuilles qu'on sculptait au XVIIIe siècle au portail des cathédrales, reflétait un peu le rythme des saisons et les épisodes de la vie : une barbue parce que la marchande lui en avait garanti la fraîcheur, une dinde parce qu'elle en avait vu une belle au marché de Roussainville-le-Pin, des cardons à la moelle parce qu'elle ne nous en avait pas encore fait de cette manière-là, un gigot rôti parce que le grand air creuse et qu'il avait bien le temps de descendre d'ici sept heures, des épinards pour changer, des abricots parce que c'était encore une rareté, des groseilles parce que dans quinze jours il n'y en aurait plus, des framboises que M. Swann avait apportées exprès, des cerises, les premières qui vinssent du cerisier du jardin après deux ans qu'il n'en donnait plus, du fromage à la crème que j'aimais bien autrefois, un gâteau aux amandes parce qu'elle l'avait commandé la veille, une brioche parce que c'était notre tour de l'offrir. Quand tout cela était fini, composée expressément pour nous, mais dédiée plus spécialement à mon père qui était amateur, une crème au chocolat, inspiration, attention personnelle de Françoise, nous était offerte, fugitive et légère comme une œuvre de circonstance  ou elle avait mis tout son talent." (Marcel Proust)

11 commentaires:

  1. Un très grand écrivain ,et pour beaucoup le meilleur du XXeme siècle.

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  2. Délicieuse lecture qui nous change heureusement de certains commentaires ,suivez mon regard.....ah !s'il y en avait autant pour Marcel Proust ,mais déjà
    nous sommes trois,et si MAV...........

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  3. Je pensais qu’en écrivain barbant il en était le parangon inégalable..nenni sorti d’on ne sait où a surgit Jérôme Ferrari..

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  4. Je ne le connaissais pas ,juste le nom,la madeleine,rien en fait .....puis sur le blog ,avec le bœuf en gelée,j'ai pris beaucoup de plaisir à lire les extraits
    publiés ,Françoise si bien décrite en quelques lignes ,Monsieur de Norpois ...........
    Et savez -vous ,dimanche soir ,il y a eu de la crème au chocolat au dessert !

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  5. Malgré sa lourde faute d'orthographe ("surgi" ici adjectif , ne prend pas de T final),
    il convient de complimenter l ' " Anonyme " pour son appréciation sur Jérôme Ferrari,qui remet à leur juste valeur les errements du jury Goncourt .
    Mais plaignons le , hélas ,pour son infirmité quant à "La Recherche " .
    Proust, c'est comme Picasso : "on aime , ou on n'aime pas", mais ce n 'est pas " barbant" .

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  6. Pardon pour ce t superfétatoire , j’ai personnellement admonesté mon clavier...j’aime votre écriture du mot «  Anonyme «  ..méprisant à souhait , mais dans votre cas c’est de l’autoflagellation ! . Oui barbant je persiste ou endormissant ...la simple pensée de tante Léonie m’envoie dans les bras de Morphée...du Stylnox sans effets indésirables .

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  7. Un don anonyme est à louer,une lettre anonyme ,à vomir!Marcel Proust est un des écrivains les plus étudiés,cités et commentés DANS LE MONDE
    ENTIER,croyez -vous que cela serait s'il était seulement "barbant"?Certaines personnes ,j'en connais ,lisent Christine Angot,grand bien leur fasse ..........
    Une simple remarque ,vous avez été gentiment blâme pour ce T intempestif mais loue pour votre appréciation du jury Goncourt.
    PS je n'ai pas écrit l'avant -dernier commentaire,qu'aimez-vous lire ?

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  8. Ce que j’aime lire ? Vaste programme..mais j’ai quatre écrivains dont je ne me lasse pas...Edmond About , Xavier de Maistre , Alfred Capus , et Michel Zévaco ...

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  9. Avez -vous ete éleve de Monsieur Dominici? About ,Zevaco.........la Fausta?j'ai adore ,puis d'autres livres sont venus ,en vrac le hussard sur le toit ,
    l'education sentimentale,la Chartreuse de Parme,la Comédie humaine ,quelques russes ( hélas pas dans le texte )Dickens ,évolution sans révolution
    et puis ,un jour,pour plaire à un Amour ,j'ai commencé la Recherche.apres les premières pages ,oui c'est vrai au tout début.........bref ,j'ai lu tous ses livres et je vais les relire et savez -vous j'y éprouve un vif plaisir.Avez -vous remarque?sans compter les points ,les commentaires pro Proustsont en
    nette majorité!Chez les écrivains aussi,Houellebecq le trouve "parfait" et combien d'autres...................
    PS j'adore ce blog de très haut niveau ,merci DD et à vous aussi cher inconnu-e Bebe Sumo.

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  10. Tres peu de médecins prescrivent encore du Stilnox(Zolpidem ,benzodiazepines) Les effets secondaires sont redoutables,accoutumance,risque de chutes nocturnes ,perte de mémoire..........En cas d'insomnie legere,privilegiez lavande ,tilleul,L72 de Lehning,Euphytose et Euphytose nuit avec
    melatonine,dorzen..........une amie pharmacien boît un verre de lait au coucher,j'y ajouterais un peu de miel !
    Bien sur ,avant tout ,en parler à son médecin ,son pharmacien.

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