vendredi 5 octobre 2018

MUSÉE du "carédar"... [PICASSO-Acrobate à la boule_1905]

Pablo PICASSO
"Acrobate à la boule"_1905
Huile sur toile. (147 cm X 95 cm)
Moscou, Musée Pouchkine.
"carédar-315"

Ce tableau est un autoportrait de PICASSO, rêvant au cirque, avec Jacqueline en "Acrobate à la boule".

Cette étude de grand format montre deux personnages, une acrobate juchée sur une boule en équilibre, face au regard d'un hercule forain au premier plan assis de dos sur un cube. L'ensemble est saisi dans un paysage désertique qui peut faire penser aussi bien à l'Andalousie natale de Picasso qu'au paysage de dunes de sable de Hollande, où le peintre s'est rendu à l'été 1905. Aussi surprenant que cela puisse paraître, cette très belle toile est une étude préparatoire pour un très grand tableau : la "Famille de Saltimbanques", le chef-d’œuvre de Picasso de l'année 1905, qui appartient aux collections de la National Gallery of Art de Washington. Emilia Filipo – (commissaire de l'exposition et également conservatrice au musée national Picasso-Paris) – : "On identifie classiquement cette période comme la période rose, mais on voit bien qu'il y a aussi beaucoup de bleu dans cette peinture. C'est la synthèse entre les deux périodes. On est devant une scène pour le moins mélancolique, pas devant un spectacle avec tous les fastes des scènes de cirque qu'on peut voir chez Seurat par exemple, au XIXe siècle. On est dans les coulisses de la représentation du spectacle, devant une espèce de mythologie personnelle avec des tons très pastels et très mélangés. Il joue ici du contraste et des oppositions, entre le féminin et le masculin, la sphère céleste et la sphère terrestre, le mouvement et la stabilité, la légèreté et la lourdeur…"

"L'Acrobate à la boule", 1905 : "Apollinaire a parlé de 'période des saltimbanques', ce qui paraît beaucoup plus juste que 'période rose' puisqu'à regarder les œuvres, on n'a pas uniquement du rose"
Nous sommes en 1905, Picasso sort de la période bleue et opte à l'opposé pour le rose qui témoigne d'une sérénité retrouvée et notamment d'un parcours amoureux un peu plus stable (avec Madeleine, et Fernande). Néanmoins, les tons très pastels, très terreux, sont toujours imprégnés de cette atmosphère mélancolique ayant irrigué le travail du peintre espagnol. Pour la commissaire Emilia Filipo, également conservatrice au musée national Picasso-Paris, ce corpus doit en fait plus son unité au thème du cirque que Picasso fréquentait assidûment - le cirque Medrano était non loin de son atelier du Bateau-Lavoir - qu'à la couleur rose…

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[Bleu et rose]

18 septembre 2018 -- 06 janvier 2019
Le musée d'Orsay et le Musée national Picasso-Paris organisent une manifestation exceptionnelle consacrée aux périodes bleue et rose de Pablo Picasso. Cette exposition est la première collaboration de grande ampleur entre nos deux musées. Elle réunit des chefs-d'œuvre et propose une lecture renouvelée des années 1900-1906, période essentielle de la carrière de l'artiste qui n'a à ce jour jamais été traitée dans son ensemble par un musée français.
La présentation de cette exposition au musée d'Orsay manifeste la volonté d'inscrire le jeune Picasso dans son époque et de reconsidérer son œuvre sous le prisme de son appartenance au XIXe siècle.
L'exposition rassemble un ensemble important de peintures et de dessins et ambitionne de présenter de manière exhaustive la production sculptée et gravée de l'artiste entre 1900 et 1906.
[Source : France culture]

3 commentaires:

  1. Chaque fois que je regarde un Picasso je cours vite regarder un Pissaro , un Manet , un Vermeer etc...la peinture qui n’a pas besoin de la notice explicative , la peinture quoi..

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  2. Bien malin celui ou celle qui pourrait donner une définition " universelle" de ce qu'est la peinture, l'Art!
    Comme disait judicieusement Picasso "un tableau ne vit que par celui qui le regarde" en d'autres termes il comprends et admets que chacun de nous peut avoir une évaluation ,une approche , un regard différend sur une oeuvre, qui dépends de tant de facteurs d'appréciation ... dont la sensibilité! c'est affaire de goût aussi, et si Picasso ne plait pas à certains c'est tout aussi respectable que de dire j'aime Pissaro( que je ne placerais pas au Panthéon des Peintres) ...nous sommes sur un accord majeur en citant Vermeer...voilà en somme dans nos divergences et nos appréciations toute la complexité du jugement en matière d'Art! Je trouve néanmoins votre jugement sur ce tableau très sévère:DD nous donne brillamment les clefs de la compréhension de cette Oeuvre qui alors, me semble t-il, prends tout son sens... et pour vous faire sourire (du moins je l'espère:" en matière d'Art, il est préférable d'avoir une assiette de Picasso plutôt qu'un assaut de pique-assiettes"...

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  3. Vous me faites sourire en effet..si j’avais une assiette de Picasso je la vendrais ( conditionnel non ? ) vite et je vous assure qu’elle ne s’autodétruirait pas..Je ne conteste pas le génie de Picasso , à chaque expo ce sont des milliers de personnes et des queues interminables , je ne parle que de mon ressenti...Je prends du plaisir à regarder le Déjeuner sur l’herbe de Manet ( la partie carré comme il aimait l’appeler mais en référence à un tableau Watteau ) j’en prends moins à la version de Picasso que j’ai vu à la Nahmad Gallery de Londres...Vu dernièrement à Caumont l’expo N de Staël , jolis les grands carrés jaunes , rouges , verts , notre charmante guide et sa demi heure d’explication devant chaque tableau pour la compréhension de l’oeuvre et ça ça me gonfle un peu ( beaucoup ! )..Si j’en crois Hegel le beau se définit comme manifestation sensible de l’idée et mon idée du beau ce n’est que mon ressenti , je ne suis pas le psychiatre de Picasso ou de de Staël je ne regarde pas une œuvre avec mon cerveau mais avec mes yeux . Ravi cependant de cet échange de point de vue ( si j’ose dire....)



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