Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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Notre forme au soleil nous suit, marche, s'arrête, Imite gauchement nos gestes et nos pas, Regarde sans rien voir, écoute et n'entend pas, Et doit ramper toujours quand nous levons la tête.
À son ombre pareil, l'homme n'est ici-bas Qu'un peu de nuit vivante, une forme inquiète Qui voit sans pénétrer, sans inventer répète, Et murmure au Destin : « Je te suis où tu vas. »
Il n'est qu'une ombre d'ange, et l'ange n'est lui-même Qu'un des derniers reflets tombés d'un front suprême ; Et voilà comment l'homme est l'image de Dieu.
Et loin de nous peut-être, en quelque étrange lieu, Plus proche du néant par des chutes sans nombre, L'ombre de l'ombre humaine existe, et fait de l'ombre.
César et Rémy ?jolie photo !
RépondreSupprimerL’Ombre
RépondreSupprimerÀ José-Maria de Heredia.
Notre forme au soleil nous suit, marche, s'arrête,
Imite gauchement nos gestes et nos pas,
Regarde sans rien voir, écoute et n'entend pas,
Et doit ramper toujours quand nous levons la tête.
À son ombre pareil, l'homme n'est ici-bas
Qu'un peu de nuit vivante, une forme inquiète
Qui voit sans pénétrer, sans inventer répète,
Et murmure au Destin : « Je te suis où tu vas. »
Il n'est qu'une ombre d'ange, et l'ange n'est lui-même
Qu'un des derniers reflets tombés d'un front suprême ;
Et voilà comment l'homme est l'image de Dieu.
Et loin de nous peut-être, en quelque étrange lieu,
Plus proche du néant par des chutes sans nombre,
L'ombre de l'ombre humaine existe, et fait de l'ombre.
Sully Prudhomme