Résumé
:
Une
équipe d'ouvriers italiens, beaux garçons et fieffés coureurs, qui
s'installe pour de grands travaux dans un village provençal brûlé
de soleil et de passions secrètes, voilà de quoi bouleverser femmes
et jeunes filles. Même Florina, la riche héritière au beau visage
et aux jambes mortes. Même Vincente Revest, veuve trop jeune, sur le
point de conclure un mariage de raison. Même la pauvre Angéline qui
se tue à élever ses enfants. Mais les travaux finis, les camions
s'en vont.
- "Tu n'es pas de ces femmes qui suivent un homme, un jour ici un jour là. Tu es de celles à qui il faut un toit sur la tête, une cuisinière avec la provision de charbon et de bois, même une chambre avec de gros rideaux et un coffre qui ferme à clé pour garder les sous. Oui, tu es comme ça et c'est peut-être parce que tu es comme ça que je t'ai tant voulue"
- "Tu n'es pas de ces femmes qui suivent un homme, un jour ici un jour là. Tu es de celles à qui il faut un toit sur la tête, une cuisinière avec la provision de charbon et de bois, même une chambre avec de gros rideaux et un coffre qui ferme à clé pour garder les sous. Oui, tu es comme ça et c'est peut-être parce que tu es comme ça que je t'ai tant voulue"
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Extraits (choisis par sf) :
Zelmira,
assise sur la pierre du seuil de la maison, écoute Mame, appuyée
contre la porte, lui confier le secret de son civet. C'est vrai que
ce parfum domine toutes les bonnes odeurs qui viennent de la cuisine
et chatouillent l'appétit.
- Vous comprenez, dit Mame avec importance, le centre du lapin, c'est la sauce.
Zelmira à l'air de comprendre, même elle approuve en hochant la tête :
- Hé, voui, la sauce c'est tout. Le lapin, de sa propre viande, c'est une chose molle qui a pas de goût, dites la vérité ? Si tu l'entoures bien, alors elle prend du relevé…
- Sûr, dit Mame. D'abord, y lui faut beaucoup de bonnes herbes. Tu en as qu'une fois qu'elles ont mis une feuille de laurier et deux brins de thym, elles se croient d'en avoir fini. Moi, y me faut quatre feuilles de laurier au moins, une bonne branche de thym, un bout de romarin, un bout de pèbre-d'aï et, si tu trouves de la marjolaine, tu en ajoutes avec un gros bouquet de persil. Ça, voui, c'est un bouquet garni que c'est un bouquet garni ! Et tu le mets la veille dans la marinade, parce que, à vous, je vais vous le dire, et, vous savez, je le dis pas à tout le monde : le gros secret de mon civet, il est dans le fond de la marinade. Moi, le fond de la marinade, voilà comment je le fais... - Je vous l'ai dit, répète Mame à Zelmira, le vrai secret du civet, c'est le fond de la marinade et y faut y penser la veille : tu prends le foie, tu le piles, tu piles quatre gousses d'ail, un péçu d'oignon, deux grains de genièvre quand tu peux, et ça que c'est une chose que tu le croirais jamais, deux anchois ! Je te parle pour un gros plat, sinon tu en mets qu'un.
- De l'anchois ?
- Oui ! dit Mame. Ça vous paraît drôle, qué ? Eh bien, c'est ce qui est bon. Tu piles bien tout ensemble que ça te rende une belle pommade. Là-dedans, tu verses doucement le sang de ton lapin, tu tournes avec bien de patience, puis chincherin-chincherin tu arroses d'un verre de fine.
Le lendemain, quand tu as fait cuire ta bête, tu ajoutes ça au dernier moment, juste avant de lier ta sauce avec ta farine et ton vin. Tu laisses faire deux tours sans que ça boue et tu mets ton poêlon sur le côté du fourneau. Je vous en dis des nouvelles. Tu en mangerais sur la tête d'un galeux !
- Vous comprenez, dit Mame avec importance, le centre du lapin, c'est la sauce.
Zelmira à l'air de comprendre, même elle approuve en hochant la tête :
- Hé, voui, la sauce c'est tout. Le lapin, de sa propre viande, c'est une chose molle qui a pas de goût, dites la vérité ? Si tu l'entoures bien, alors elle prend du relevé…
- Sûr, dit Mame. D'abord, y lui faut beaucoup de bonnes herbes. Tu en as qu'une fois qu'elles ont mis une feuille de laurier et deux brins de thym, elles se croient d'en avoir fini. Moi, y me faut quatre feuilles de laurier au moins, une bonne branche de thym, un bout de romarin, un bout de pèbre-d'aï et, si tu trouves de la marjolaine, tu en ajoutes avec un gros bouquet de persil. Ça, voui, c'est un bouquet garni que c'est un bouquet garni ! Et tu le mets la veille dans la marinade, parce que, à vous, je vais vous le dire, et, vous savez, je le dis pas à tout le monde : le gros secret de mon civet, il est dans le fond de la marinade. Moi, le fond de la marinade, voilà comment je le fais... - Je vous l'ai dit, répète Mame à Zelmira, le vrai secret du civet, c'est le fond de la marinade et y faut y penser la veille : tu prends le foie, tu le piles, tu piles quatre gousses d'ail, un péçu d'oignon, deux grains de genièvre quand tu peux, et ça que c'est une chose que tu le croirais jamais, deux anchois ! Je te parle pour un gros plat, sinon tu en mets qu'un.
- De l'anchois ?
- Oui ! dit Mame. Ça vous paraît drôle, qué ? Eh bien, c'est ce qui est bon. Tu piles bien tout ensemble que ça te rende une belle pommade. Là-dedans, tu verses doucement le sang de ton lapin, tu tournes avec bien de patience, puis chincherin-chincherin tu arroses d'un verre de fine.
Le lendemain, quand tu as fait cuire ta bête, tu ajoutes ça au dernier moment, juste avant de lier ta sauce avec ta farine et ton vin. Tu laisses faire deux tours sans que ça boue et tu mets ton poêlon sur le côté du fourneau. Je vous en dis des nouvelles. Tu en mangerais sur la tête d'un galeux !
"Tu en mangerais sur la tête d'un galeux !" Géniale formule!
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