Nicolas de STAËL
"Le Parc des Princes"_1952
Huile sur toile. (200 cm X 350 cm)
Collection particulière. |
"carédar-333" |
Dès le coup de sifflet final, au soir de ce 25 mars
1952, ébloui par le rayonnement, les couleurs, les masses, les
actions de ce match France-Suède, Nicolas de Staël regagne son
atelier et se met tout de suite au travail. Il a vu le mouvement
luminescent de la matière, des blocs voler, des poids se mouvoir. Il
saisit sa truelle, sans dégradé et en aplat, il étale sur la
toile, d’un geste vif mais réfléchi, tout comme le balancement de
jambe d’un footballeur, la peinture pure et épaisse. Il s’attache
à l’essentiel : décrire les déplacements rapides des
joueurs ainsi que leur engagement physique par des formes, de
l’allure, du rythme. Avec des empâtements larges, des jeux
d’obliques, des coups de couteaux puissants, des stries de matière,
il retranscrit les traces que le match a laissées en lui. Il baptise
ce tableau aux dimensions impressionnantes (2 mètres par 3 mètres
50) : ''Le Parc des Princes''. Les
jours suivants, il réalise les vingt-quatre toiles "Les grands
footballeurs" ; un titre évocateur et honorifique qui souligne la
forte impression que lui transmet l’atmosphère de ce sport.
Par
ses dimensions, Le Parc des Princes a nécessité l’usage de
spatules et de morceaux de tôle pour peindre de larges bandes
colorées. Mal reçu par les critiques parisiens au Salon de mai, en
1952, le tableau se situe entre art abstrait et peinture figurative.
À la croisée entre deux écoles.
Nicolas
de STAËL, baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein
(1914 - 1955) est un peintre français originaire de Russie. Sa
carrière s'étale sur quinze ans — de 1940 à 1955 —,
à travers plus d'un millier d'œuvres, influencées par Cézanne,
Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi par les
maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers. Par
son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'"évolution
continue", il reste une
énigme pour les historiens d'art. Après une période
abstraite, il évolue, au moment du triomphe des abstractions, vers
une peinture qui renoue avec le réel, la nature et le paysage,
dépassant l'opposition apparente entre abstraction et figuration. "Je n'oppose pas la peinture abstraite* à la peinture
figurative*. Une peinture devrait être à la fois abstraite et
figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que
représentation d'un espace".
Nicolas
de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de
l'immeuble où il avait son atelier à Antibes. Il est enterré au
cimetière de Montrouge.
* : Lexique
peinture figurative : qui représente la réalité
peinture abstraite : qui interprète la réalité
peinture figurative : qui représente la réalité
peinture abstraite : qui interprète la réalité
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