vendredi 25 janvier 2019

MUSÉE du "carédar"... [STAËL-Le Parc des Princes_1952]

Nicolas de STAËL
"Le Parc des Princes"_1952
Huile sur toile. (200 cm X 350 cm)
Collection particulière.
"carédar-333"
Dès le coup de sifflet final, au soir de ce 25 mars 1952, ébloui par le rayonnement, les couleurs, les masses, les actions de ce match France-Suède, Nicolas de Staël regagne son atelier et se met tout de suite au travail. Il a vu le mouvement luminescent de la matière, des blocs voler, des poids se mouvoir. Il saisit sa truelle, sans dégradé et en aplat, il étale sur la toile, d’un geste vif mais réfléchi, tout comme le balancement de jambe d’un footballeur, la peinture pure et épaisse. Il s’attache à l’essentiel : décrire les déplacements rapides des joueurs ainsi que leur engagement physique par des formes, de l’allure, du rythme. Avec des empâtements larges, des jeux d’obliques, des coups de couteaux puissants, des stries de matière, il retranscrit les traces que le match a laissées en lui. Il baptise ce tableau aux dimensions impressionnantes (2 mètres par 3 mètres 50) : ''Le Parc des Princes'' Les jours suivants, il réalise les vingt-quatre toiles "Les grands footballeurs" ; un titre évocateur et honorifique qui souligne la forte impression que lui transmet l’atmosphère de ce sport.
Par ses dimensions, Le Parc des Princes a nécessité l’usage de spatules et de morceaux de tôle pour peindre de larges bandes colorées. Mal reçu par les critiques parisiens au Salon de mai, en 1952, le tableau se situe entre art abstrait et peinture figurative. À la croisée entre deux écoles.

Nicolas de STAËL, baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein (1914 - 1955) est un peintre français originaire de Russie. Sa carrière s'étale sur quinze ans — de 1940 à 1955 —, à travers plus d'un millier d'œuvres, influencées par Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi par les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers. Par son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'"évolution continue", il reste une énigme pour les historiens d'art. Après une période abstraite, il évolue, au moment du triomphe des abstractions, vers une peinture qui renoue avec le réel, la nature et le paysage, dépassant l'opposition apparente entre abstraction et figuration. "Je n'oppose pas la peinture abstraite* à la peinture figurative*. Une peinture devrait être à la fois abstraite et figurative. Abstraite en tant que mur, figurative en tant que représentation d'un espace".
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de l'immeuble où il avait son atelier à Antibes. Il est enterré au cimetière de Montrouge.
* : Lexique
peinture figurative : qui représente la réalité
peinture abstraite : qui interprète la réalité

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