Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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C’est l’hiver. Le charbon de terre Flambe en ma chambre solitaire. La neige tombe sur les toits. Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids ! Même sillage aux cheminées Qu’en ses tresses disséminées. Au bal, chacun jette, poli, Les mots féroces de l’oubli, L’eau qui chantait s’est prise en glace, Amour, quel ennui te remplace ! Charles Cros.
§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Nuit de neige
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix. Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte. Mais on entend parfois, comme une morne plainte, Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.
Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes. L’hiver s’est abattu sur toute floraison ; Des arbres dépouillés dressent à l’horizon Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter. On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère. De son morne regard elle parcourt la terre, Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde, Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ; Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement, Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux, Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ; De leur oeil inquiet ils regardent la neige, Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas. Guy De Maupassant. §§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§
Dans l’interminable …
Dans l’interminable Ennui de la plaine, La neige incertaine Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune, On croirait voir vivre Et mourir la lune.
Comme des nuées Flottent gris les chênes Des forêts prochaines Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre Sans lueur aucune. On croirait voir vivre Et mourir la lune.
Corneille poussive Et vous, les loups maigres, Par ces bises aigres Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable Ennui de la plaine La neige incertaine Luit comme du sable.
LA NEIGE en poésie:
RépondreSupprimerL’hiver.
C’est l’hiver. Le charbon de terre
Flambe en ma chambre solitaire.
La neige tombe sur les toits.
Blanche ! Oh, ses beaux seins blancs et froids !
Même sillage aux cheminées
Qu’en ses tresses disséminées.
Au bal, chacun jette, poli,
Les mots féroces de l’oubli,
L’eau qui chantait s’est prise en glace,
Amour, quel ennui te remplace !
Charles Cros.
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Nuit de neige
La grande plaine est blanche, immobile et sans voix.
Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte.
Mais on entend parfois, comme une morne plainte,
Quelque chien sans abri qui hurle au coin d’un bois.
Plus de chansons dans l’air, sous nos pieds plus de chaumes.
L’hiver s’est abattu sur toute floraison ;
Des arbres dépouillés dressent à l’horizon
Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.
La lune est large et pâle et semble se hâter.
On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère.
De son morne regard elle parcourt la terre,
Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter.
Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde,
Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ;
Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement,
Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux !
Un vent glacé frissonne et court par les allées ;
Eux, n’ayant plus l’asile ombragé des berceaux,
Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.
Dans les grands arbres nus que couvre le verglas
Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ;
De leur oeil inquiet ils regardent la neige,
Attendant jusqu’au jour la nuit qui ne vient pas.
Guy De Maupassant.
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Dans l’interminable …
Dans l’interminable
Ennui de la plaine,
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune,
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Comme des nuées
Flottent gris les chênes
Des forêts prochaines
Parmi les buées.
Le ciel est de cuivre
Sans lueur aucune.
On croirait voir vivre
Et mourir la lune.
Corneille poussive
Et vous, les loups maigres,
Par ces bises aigres
Quoi donc vous arrive ?
Dans l’interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Paul Verlaine, Romances sans paroles.