vendredi 3 mai 2019

MUSÉE du "carédar"... [LÉGER-La Joconde aux clefs_1930]

Fernand LÉGER
"La Joconde aux clefs"_1930
Huile sur toile. (91 cm X 72 cm)
Musée national Fernand Léger, Biot.
"carédar-348"
À propos de 'La Joconde aux clefs', Fernand Léger explique sa façon de créer le tableau et d’organiser les objets : "Un jour j’avais fait sur une toile un trousseau de clés. Je ne savais pas ce que j’allais mettre à côté. Il me fallait quelque chose d’absolument contraire aux clés. Alors quand j’eus fini de travailler, je suis sorti. J’avais à peine fait quelques pas et qu’est-ce que je vois dans une vitrine ? Une carte postale de la Joconde ! J’ai compris tout de suite : c’est elle qu’il me fallait, qu’est-ce qui aurait pu contraster plus avec les clés ? Comme ça j’ai mis sur ma toile la Joconde. après j’ai ajouté aussi une boîte de sardines. Cela fait un contraste aigu. c’est un tableau que je garde, je ne le vends pas"… "J'ai dispersé mes objets dans l'espace et je les ai faits tenir entre eux en les faisant rayonner en avant sur la toile. Tout un jeu facile d'accords et de rythmes fait de couleurs de fond et de surface, de lignes conductrices, de distances et d'oppositions, quelquefois de rencontres insolites." 

Fernand LÉGER
"Autoportrait"_1930
Fernand LÉGER (1881 - 1955) est un peintre français, aussi créateur de cartons de tapisseries et de vitraux, décorateur, céramiste, sculpteur, dessinateur et illustrateur. Il a été l’un des premiers à exposer publiquement des travaux d’orientation cubiste, même si on a parfois qualifié son style de "tubiste". Il est fasciné par tout ce qui l'entoure en ce début du XXe siècle : les machines, les gratte-ciel, les enseignes lumineuses, les objets manufacturés, les fracas de la guerre et surtout les villes, où tout va désormais plus vite. Un spectacle total, que l'on retrouve dans ses oeuvres colorées et accessibles à tous. L'art pour tous, tous pour l'art !
Aux élèves de son Académie moderne, le peintre Fernand Léger enseignait l’art du dessin comme un préalable indispensable à la peinture : "Dessinez d’abord. Un dessin précis, au trait, rien qu’au trait. Des fragments d’abord : des mains, des pieds, puis des figures, et ensuite des compositions d’ensemble…". Tout l’œuvre peint de Fernand Léger – tableaux de chevalet mais aussi décors muraux plus vastes – est précédé de dessins préparatoires dans lesquels l’artiste règle sa composition, étudie la position de ses personnages ou module ses effets de lumière et de contrastes colorés. Grâce au dessin, Fernand Léger se concentre sur le travail de la forme qu’il saisit dans son essence, puis introduit progressivement la couleur avec des rehauts de gouache ou d’aquarelle, qui illuminent de leur clarté le support en papier. Comme en témoigne le rigoureux et sobre "Autoportrait de 1930", le dessin révèle une dimension plus personnelle, souvent émouvante, de l’œuvre de Fernand Léger. Le travail du trait, vif et précis, reflète les interrogations artistiques du peintre, mais aussi la richesse de ses émotions et la liberté de son regard.

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