Fernand LÉGER
"La Joconde aux clefs"_1930
Huile sur toile. (91 cm X 72 cm)
Musée national Fernand Léger, Biot.
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"carédar-348" |
À
propos de 'La Joconde aux clefs', Fernand Léger explique sa façon
de créer le tableau et d’organiser les objets : "Un jour
j’avais fait sur une toile un trousseau de clés. Je ne savais pas
ce que j’allais mettre à côté. Il me fallait quelque chose
d’absolument contraire aux clés. Alors quand j’eus fini de
travailler, je suis sorti. J’avais à peine fait quelques pas et
qu’est-ce que je vois dans une vitrine ? Une carte postale de la
Joconde ! J’ai compris tout de suite : c’est elle qu’il me
fallait, qu’est-ce qui aurait pu contraster plus avec les clés ?
Comme ça j’ai mis sur ma toile la Joconde. après j’ai ajouté
aussi une boîte de sardines. Cela fait un contraste aigu. c’est un
tableau que je garde, je ne le vends pas"… "J'ai dispersé mes objets dans l'espace et je les ai faits tenir
entre eux en les faisant rayonner en avant sur la toile. Tout un jeu
facile d'accords et de rythmes fait de couleurs de fond et de
surface, de lignes conductrices, de distances et d'oppositions,
quelquefois de rencontres insolites."
Fernand LÉGER
"Autoportrait"_1930
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Aux
élèves de son Académie moderne, le peintre Fernand Léger
enseignait l’art du dessin comme un préalable indispensable à la
peinture : "Dessinez d’abord. Un dessin précis, au
trait, rien qu’au trait. Des fragments d’abord : des mains,
des pieds, puis des figures, et ensuite des compositions
d’ensemble…". Tout l’œuvre peint de Fernand Léger –
tableaux de chevalet mais aussi décors muraux plus vastes – est
précédé de dessins préparatoires dans lesquels l’artiste règle
sa composition, étudie la position de ses personnages ou module ses
effets de lumière et de contrastes colorés. Grâce au dessin,
Fernand Léger se concentre sur le travail de la forme qu’il saisit
dans son essence, puis introduit progressivement la couleur avec des
rehauts de gouache ou d’aquarelle, qui illuminent de leur clarté
le support en papier. Comme en témoigne le rigoureux et sobre "Autoportrait de 1930", le dessin révèle une dimension plus
personnelle, souvent émouvante, de l’œuvre de Fernand Léger. Le
travail du trait, vif et précis, reflète les interrogations
artistiques du peintre, mais aussi la richesse de ses émotions et la
liberté de son regard.
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