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Maurice DENIS
"Hommage à Cézanne"_1900
Huile sur toile. (182 cm X 243 cm)
Musée d'Orsay, Paris.
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"carédar-353" |
Ce
tableau "Hommage à Cézanne" sonne comme
un manifeste. Dans la boutique du marchand de tableaux Ambroise
Vollard, Maurice Denis réunit des amis, artistes et critiques, pour
célébrer Paul Cézanne représenté par la nature morte posée sur
le chevalet. Ce tableau, Compotier, verre et pommes avait appartenu à
Paul Gauguin, qui est également évoqué parmi les exemples
tutélaires auxquels Denis rend hommage. On distingue en effet à
l'arrière-plan une peinture de Gauguin et une autre de Renoir.
Odilon Redon est également à l'honneur : il est représenté
au premier plan, à l'extrême gauche, et c'est vers lui que se
tournent presque tous les regards. Il écoute Paul Sérusier qui se
trouve face à lui. De gauche à droite, on reconnaît encore Édouard
Vuillard, le critique André Mellerio coiffé de son chapeau
haut-de-forme, Vollard derrière le chevalet, Maurice Denis, Paul
Ranson, Ker-Xavier Roussel, Pierre Bonnard fumant la pipe, et enfin
Marthe Denis, la jeune épouse du peintre. C'est une partie de la
génération nabie qui est ici rassemblée, dans une composition qui
se situe dans la continuité des hommages de Fantin-Latour, en
particulier Un atelier aux Batignolles (musée d'Orsay).
Lorsque
Maurice Denis présente son oeuvre en 1901 à Paris et à Bruxelles,
l'accueil est parfois hostile. Le peintre évoque dans son Journal
"ce tableau, devant lequel le public rit encore".
L'écrivain et ami de Denis, André Gide, se propose tout de suite
comme acquéreur. Il ne se sépare du tableau qu'en 1928, lorsqu'il
l'offre au musée du Luxembourg. (Notice
du Musée d'Orsay)
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Maurice DENIS
"Autoportrait"
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Maurice DENIS (1870
- 1943) est un peintre français du groupe des Nabis, également
décorateur, graveur, théoricien et historien de l'art. Dès
ses études d’art, le peintre Maurice Denis se lie avec de jeunes
artistes à la recherche de nouvelles solutions esthétiques. Avec
Sérusier, Bonnard, Ibels, Ranson, puis Vuillard, Roussel, Piot… il
forme le groupe des Nabis, dont il est aussi le théoricien. D’abord
symboliste et synthétique, sa peinture s’oriente ensuite vers un
classicisme renouvelé. Les thèmes religieux, les scènes intimistes
et familiales, les paysages d’Italie et de Bretagne sont très
présents dans l’œuvre de Denis, qui, outre des tableaux de
chevalet, comporte de nombreux décors muraux, des vitraux, des
illustrations de livres… À Saint-Germain-en-Laye, où il passe
toute sa vie, Maurice Denis achète en 1914 l’ancien hôpital
construit sous Louis XIV pour y installer sa famille et son atelier,
une demeure d’artiste aujourd’hui devenue le musée qui porte son
nom.
"Se
rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une
femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface
plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées." _
(Maurice Denis in Art et Critique, 1890)
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