vendredi 7 juin 2019

MUSÉE du "carédar"... [DENIS-Hommage à Cézanne_1900]

Maurice DENIS
"Hommage à Cézanne"_1900
Huile sur toile. (182 cm X 243 cm)
Musée d'Orsay, Paris.
"carédar-353"
Ce tableau "Hommage à Cézanne" sonne comme un manifeste. Dans la boutique du marchand de tableaux Ambroise Vollard, Maurice Denis réunit des amis, artistes et critiques, pour célébrer Paul Cézanne représenté par la nature morte posée sur le chevalet. Ce tableau, Compotier, verre et pommes avait appartenu à Paul Gauguin, qui est également évoqué parmi les exemples tutélaires auxquels Denis rend hommage. On distingue en effet à l'arrière-plan une peinture de Gauguin et une autre de Renoir. Odilon Redon est également à l'honneur : il est représenté au premier plan, à l'extrême gauche, et c'est vers lui que se tournent presque tous les regards. Il écoute Paul Sérusier qui se trouve face à lui. De gauche à droite, on reconnaît encore Édouard Vuillard, le critique André Mellerio coiffé de son chapeau haut-de-forme, Vollard derrière le chevalet, Maurice Denis, Paul Ranson, Ker-Xavier Roussel, Pierre Bonnard fumant la pipe, et enfin Marthe Denis, la jeune épouse du peintre. C'est une partie de la génération nabie qui est ici rassemblée, dans une composition qui se situe dans la continuité des hommages de Fantin-Latour, en particulier Un atelier aux Batignolles (musée d'Orsay).
Paul Cézanne
"Compotier, verre et pommes"_1879
Lorsque Maurice Denis présente son oeuvre en 1901 à Paris et à Bruxelles, l'accueil est parfois hostile. Le peintre évoque dans son Journal "ce tableau, devant lequel le public rit encore". L'écrivain et ami de Denis, André Gide, se propose tout de suite comme acquéreur. Il ne se sépare du tableau qu'en 1928, lorsqu'il l'offre au musée du Luxembourg. (Notice du Musée d'Orsay)

Maurice DENIS
"Autoportrait"
Maurice DENIS (1870 - 1943) est un peintre français du groupe des Nabis, également décorateur, graveur, théoricien et historien de l'art. Dès ses études d’art, le peintre Maurice Denis se lie avec de jeunes artistes à la recherche de nouvelles solutions esthétiques. Avec Sérusier, Bonnard, Ibels, Ranson, puis Vuillard, Roussel, Piot… il forme le groupe des Nabis, dont il est aussi le théoricien. D’abord symboliste et synthétique, sa peinture s’oriente ensuite vers un classicisme renouvelé. Les thèmes religieux, les scènes intimistes et familiales, les paysages d’Italie et de Bretagne sont très présents dans l’œuvre de Denis, qui, outre des tableaux de chevalet, comporte de nombreux décors muraux, des vitraux, des illustrations de livres… À Saint-Germain-en-Laye, où il passe toute sa vie, Maurice Denis achète en 1914 l’ancien hôpital construit sous Louis XIV pour y installer sa famille et son atelier, une demeure d’artiste aujourd’hui devenue le musée qui porte son nom.
"Se rappeler qu’un tableau, avant d’être un cheval de bataille, une femme nue ou une quelconque anecdote, est essentiellement une surface plane recouverte de couleurs en un certain ordre assemblées." _ (Maurice Denis in Art et Critique, 1890)

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