Artemisia GENTILESCHI
"Suzanne et les vieillards"_1610
Huile sur toile. (170 cm X 119 cm)
Collection Graf von Schönborn,
Pommersfelden, Alemagne.
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"carédar-378" |
"Suzanne
et les vieillards" relate
un épisode extrait de la Bible. Une jeune femme, Suzanne, est
surprise par deux vieillards alors qu’elle prend son bain. Elle
refuse leurs avances et les vieillards l’accusent alors d’adultère.
Elle est condamnée à mort. Le prophète Daniel prend sa défense et
fait condamner les vieillards… Dans l´histoire de la représentation du récit édifiant de Suzanne,
cette peinture constitue un tournant. Et il est probable qu´avec
d´autres tableaux d´Artemisia Gentileschi, une des très rares
femmes peintres du 17e siècle, elle constitue même un tournant pour
toute l´histoire de l´art. Car, au-delà du compte-rendu des
misères de Suzanne, qui refuse les propositions malhonnêtes de deux
vieillards libidineux, elle dessine un portrait à charge du regard
masculin sur les femmes d´une troublante modernité.
Artemisia GENTILESCHI (1593
- 1652) est une artiste peintre italienne de l'école caravagesque. Vivant
dans la première moitié du XVIIe siècle, elle reprend de son
père Orazio la limpide rigueur du dessin en lui ajoutant une forte
accentuation dramatique héritée de l'œuvre du Caravage et chargée
d'effets théâtraux, ce qui contribua à la diffusion du caravagisme
à Naples, ville dans laquelle elle s'installe en 1630. Elle
devient une peintre de cour à succès, sous le patronage des Médicis
et de Charles Ier d'Angleterre. Remarquablement
douée et aujourd'hui considérée comme l'une des premières
peintres baroques, l'une des plus accomplies de sa génération, elle
s'impose par son art à une époque où les femmes peintres ne sont
pas facilement acceptées. Elle est également l'une des premières
femmes à peindre des sujets historiques et religieux. Elle nous a
laissé d'elle un autoportrait d'une grande vigueur qui dénote une
maîtrise consommée de son art. On
attribue à son viol et au procès humiliant qui s'ensuivit certains
traits de son œuvre, l'obscurité et la violence graphique qui s'y
déploient…
Artemisia GENTILESCHI
"Autoportrait en allégorie de la peinture"
_vers 1638-39 Huile sur toile. (96,6 cm X 75,2 cm) Royal Collection, château de Windsor. |
Voir aussi son tableau "Judith et Holopherne" pour sa démonstration du crime de viol.
RépondreSupprimerIl y en a deux versions , toujours inspirées de l'exceptionnel Caravage
SupprimerMagnifique tableau, d'une grande sensualité, et donc contraste avec la phrase: "... elle dessine un portrait à charge du regard masculin sur les femmes d´une troublante modernité". Les femmes "normales" apprécient toujours les regards masculins (pas libidineux certes), mais attention, à notre époque de démesure, à ne pas jeter le bébé avec l'eau du bain!
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