Simon VOUET
"Allégorie de la Prudence"_1645
Huile sur toile. (116,5 cm X 90,5 cm)
Montpellier, Musée Fabre.
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"carédar-387" |
Étymologiquement
en grec, la Prudence désigne l’acte de penser. Première de toutes
les vertus pour St Thomas d’Aquin, elle est proche de ce que notre
langage moderne désigne sous le terme de « sagesse ». Il
s’agit en effet de la disposition qui permet à l’Homme de
décider ce qu’il convient de faire, en fonction de ce qu’il juge
bon ou mauvais. Elle est représentée par les artistes sous les
traits d’une femme et est identifiable à ses attributs, le serpent
et le miroir. Le serpent qui l’accompagne s’explique par
un verset de l’Évangile selon St Matthieu : "Soyez
prudents comme les serpents et simples comme les colombes" (Matthieu X, 16). Le miroir de la Prudence ne doit pas nous induire
en erreur. Il n’est pas un symbole de vanité mais de l’examen de
conscience qui doit présider à toute action sage. Le miroir
réfléchit notre image et nous permet de voir au plus profond de
nous-même, de sonder notre propre conscience pour en tirer la
meilleure prise de décision. De plus, le miroir, à l’image du
rétroviseur, nous permet de voir derrière nous, de méditer le
passé pour construire l’avenir.
Nota :
Dès le IVe siècle avant J-C, Platon distingue déjà quatre vertus
principales : la prudence, le courage, la tempérance et la
justice. Ces concepts philosophiques sont ensuite reprises par les
Pères de l’Église, puis par St Thomas d’Aquin et deviennent des
vertus chrétiennes. Elles sont alors qualifiées de "cardinales" (du latin « cardo » qui signifie charnière ou pivot) car
elles sont les vertus charnières, dont découlent toutes les autres.
Elles sont alors également complétées par trois vertus dites "théologales" (foi, charité et espérance) pour
former les sept vertus chrétiennes.
(Source :
[Les yeux d'Argus_Astrid de Brondeau])
Simon VOUET-autoportrait_v.1626 |
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