vendredi 6 novembre 2020

MUSÉE du "carédar"... [DENIS-Portrait d'Yvonne Lerolle_1897]

Maurice DENIS
"Portrait d'Yvonne Lerolle en trois aspects"_1897
Huile sur toile. (170 cm X 110 cm)
Paris, musée d'Orsay (depuis 2010).

"carédar-429"
"Portrait d'Yvonne Lerolle en trois aspects" En fréquentant, à partir des années 1890, le cercle du peintre, mécène et éditeur de musique Henry Lerolle, Maurice Denis se lie d'amitié avec l'une de ses filles, Yvonne. Il exécute pour elle un ex-libris en 1893 et surtout, réalise en 1897 ce triple portrait, magnifique souvenir de leur relation. Derrière un premier portrait central, deux autres apparitions d'Yvonne s'inscrivent dans un paysage verdoyant, la partie supérieure étant encadrée par les feuillages sombres de deux arbres. Comme le montre la lecture de son Journal, Denis a minutieusement élaboré son tableau : "Faire le portrait d'Y en donnant de l'importance aux frondaisons, et reculer le petit arbre, pour qu'il devienne important et en même temps donner de la place aux petites figures. I° arrêter une composition ; 2° dessiner chaque partie, ou partie essentielle ; 3° remettre la composition sur toile avec les modifications, les taches de couleur ; 4° dessiner à la craie, au fusain, puis à l'essence et dans le ton local ; 5° poncer et reprendre. Apporter autant de soin à chaque opération. L'avantage de cette règle, c'est de ne peindre qu'une fois, et de pouvoir faire chaque partie à part".

La beauté de cette toile, pièce maîtresse du symbolisme, est encore rehaussée par le cadre peint qui l’entoure. Marthe Denis, l’épouse de Maurice, en est l’auteur.

 
Maurice DENIS
"Autoportrait"_1888

Maurice DENIS
(1870 - 1943) 
est un peintre français du groupe des nabis, également décorateur, graveur, théoricien et historien de l'art.

Après des études au lycée Condorcet à Paris où il rencontre Édouard Vuillard, Paul Sérusier et Ker-Xavier Roussel, Maurice Denis se forme en fréquentant le musée du Louvre où les œuvres de Fra Angelico déterminent sa vocation de peintre chrétien, marquée ensuite par la découverte de Pierre Puvis de Chavannes. Il étudie simultanément à l’École des beaux-arts et à l’Académie Julian en 1888, mais il quitte rapidement la première, la jugeant trop académique. Il rencontre cette même année Paul Sérusier qui lui offre son tableau, "Le Talisman" * (Paris, musée d'Orsay), peint sous la directive de Paul Gauguin. Il fonde avec ce dernier le groupe des nabis et en devient le théoricien.

* : "Le talisman" a été présenté dans le blog le 4 janvier 2013.

Le mouvement nabi (dont les membres sont les nabis) est un mouvement artistique postimpressionniste d'avant-garde, né en marge de la peinture académique de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Nabi est le nom que se sont donné les jeunes peintres qui se regroupent autour de Paul Sérusier, vers 1888. Le terme nabi, en arabe, ou nebiim, en hébreu, signifie dans un sens actif "orateur" ou "annonciateur", ou, dans un sens passif, "celui qui est ravi dans une extase" ou "appelé par l'esprit". En Occident, nabi a été traduit par "prophète", "illuminé", ou encore "celui qui reçoit les paroles de l'au-delà", "l'inspiré de Dieu".

Ils se donnent tous un surnom, signe de leur initiation, et paraphent les lettres qu'ils échangent du sigle ETPMVMP ("En ta paume mon verbe et ma pensée"). 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire