4ème extrait
C’est au cours des années qui suivent que leur père semble prendre conscience des dons naissants de ces deux enfants, et va devenir leur allié (en opposition à Louise Athénaïse), voulant pour eux l’excellence. Tandis que les deux Louise, mère et fille, se consolent mutuellement de leur sort, peut-être en raison des progrès de Louise dans l’étude du piano, qui resteront cependant modestes, lui observe Paul et Camille, étudie leurs capacités, et va se jeter dans l’aventure, rendant possibles les rêves, les fantasmes qui habitent ces deux enfants exceptionnels, au milieu ce trio d’artistes en herbe…
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Camille CLAUDEL "Femme lovée" |
1881, Paris ! Le désir de Camille se réalise : gagner ce lieu où évoluent tant de créateurs ! Leur père s’est laissé convaincre, a permis que ce rêve de leur double vocation ait la possibilité de se réaliser. Les appréciations louangeuses d’Alfred Boucher regardant évoluer Camille l’ont sans doute convaincu des possibilités artistiques de sa fille. Quant à Paul, ses précoces capacités littéraires sont évidentes. Ecrivant des phrases à sept ans, dès qu’il sait tenir une plume, sa première pièce de théâtre est rédigée à l’âge de 13 ans ! On lit ses œuvres le soir en famille… S’il semble que ce soit Camille qui soit arrivée à convaincre son père de ce déménagement à Paris, en revanche, d’après un témoignage d’Eugénie Plé, ancienne domestique de la famille, c’est "surtout pour les études de Monsieur Paul" que ce départ vers la capitale eut lieu.
À Paris, dans un petit appartement du quartier Montparnasse, l’atmosphère familiale est plus que jamais tendue. Toutefois, il faut considérer que, si dans cette famille la violence verbale est présente en de multiples conflits, en revanche ils sont tous animés d’une grande fierté de leur rang social, relativement modeste pourtant, mais où la culture tient une grande place. Paul est donc inscrit à Louis-le-Grand, et Camille, se retrouve en 1881 chez Filippo Colarossi, sculpteur et artiste peintre italien. Ce passage fort instructif à "l’Académie Colarossi", permettra à Camille de voir ce qu’est la vie d’un grand atelier. Là, elle se familiarisera avec tous les aspects techniques de son art. L’école, où l’on a accès à des modèles masculins nus, accepte jeunes gens et jeunes filles, et reçoit beaucoup d’étudiants étrangers attirés par son esprit progressiste.
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