Extrêmement élégant, malgré une légère raideur, portant monocle après un accident de chasse, Moïse de Camondo inclina sa haute taille dans un parfait baisemain. Elle l'avait rencontré à plusieurs reprises après le décès de son père, client de la banque Camondo, alors associée à la banque de Paris et des Pays Bas, depuis son installation à Paris, venant de Constantinople, en 1869.
La banque Camondo s'etait distinguée par sa fidélité aux emprunts de la France lorsqu'elle dut faire face aux énormes exigences financières allemandes après la tragique défaite de 1870. Plus tôt, elle avait participé aux travaux du Canal de Suez. Détentrice des parts de fondateur de son père actionnaire et obligataire de la Société Civile, la Marquise avait patiemment conservé ses titres et son capital s'était accru dans de grandes proportions. Elle n'avait pas tous ses œufs dans le même panier, mais son long entretien avec le Comte de Camondo la rasséréna : elle disposait d'importantes liquidités lui permettant de mener à bien ses différents projets.
Puis, comme ils partageaient le goût de la gastronomie et l'art de recevoir, ils échangèrent des propos plus légers, le Comte aurait bien voulu connaître le thème retenu pour son prochain grand dîner...
Tout s'ordonna dans sa tête : pas de rivière de diamants pour Augustine, mais une belle rénovation du manoir et des deux fermes, replanter la vigne... elle envoya un petit bleu à Maître de Greppole, lui donnant carte blanche sans soucis de financement.
La Marquise et Augustine consacrèrent presque une semaine à l'achat du trousseau qui devait ensuite être brodé aux initiales du jeune couple. Le Bon Marché inaugurait sa semaine du Blanc avec un grand choix de linge de maison et d'office de très belle qualité. Les prix en promotion ravirent la Marquise. Rien ne pressait pour les dessous, linge de nuit, robes d'intérieur, déshabillés, accessoires... la mode changeait si vite ! Mais elles ne résistèrent pas à de petites emplettes au Printemps et aux Galeries Lafayette. Un peu fatiguée par ces nombreuses allées et venues, la marquise proposa la halte gourmande d'un chocolat chaud chez Angelina.
Le lendemain, Clément-César était de retour de permission. Sa mère avait tenu à lui donner sa bague de fiançailles, une aigue marine de la plus belle eau ; il allait la faire remonter par Chaumet, le joaillier de Napoléon, entourée de diamants. Son oncle, le Baron Kabeine de la Pantanie, acquitterait la facture, présent de mariage.
Maître de Greppole proposa un nouveau rendez-vous, les nouvelles étaient plutôt bonnes mais il n'en dit pas plus au téléphone.
(... à suivre)
Nous connaissions tous le fantasme que peut susciter Clément-César auprès des ces dames et messieurs des alentours, mais de là à lui dédier un personnage (bien que très éloigné de la réalité) dans une nouvelle ... cela laisse sans voix
RépondreSupprimerJ'ai été dégradé, d'empereur me voilà baron.
RépondreSupprimerCésar des Pantani.
Joliment baron des Pantani. Jolie idée aussi la bague chez Chaumet.Voilà d'autres personnes du village qui s'invitent dans cette nouvelle ; nous attendons la suite avec impatience.
RépondreSupprimerClément et Catherine
À 8h16,.Binjour ,pour une des rares fois ou on s'amuse sans dire de mal de personne .
RépondreSupprimerPour votre voix :,décoction ( et non infusion ) de feuilles de ronce ,jus de citron et miel de châtaignier riche en tanins.S'en gargariser et boire le reste .
Renouveler ad libitum .Recette de Michelet .
BONJOUR
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