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Camille CLAUDEL "Niobide blessée"_1907 Bronze - fonte à cire perdue. H. 88 ; l. 49 ; P. 51,5 Musée Sainte-Croix de Poitiers. |
Extrait n°19
Rodin (qui a versé anonymement ses loyers de l’atelier du boulevard d’Italie, via le Directeur du "Crédit Algérien" ami du sculpteur pendant dix ans, jusqu’en 1906, tentant de plus de lui apporter son appui pour des commandes, ainsi que ses acolytes, veulent la dépouiller, puis l’empoisonner, la tuer… Ses thèmes délirants ont leurs racines dans le réel, et Camille expose avec cohérence et conviction ses griefs, les rendant vraisemblables. Bien sûr c’est sur Rodin qu’elle concentre ses attaques, et ses arguments sont habilement avancés, quand elle se dit persécutée par celui qui l’aurait rejetée, selon un schéma classique…
Précédée, annoncée en quelque sorte par "Persée" et "Niobide", la paranoïa l’envahit, qui va tout emporter, et noyer son génie artistique.
Quatre ans après l’internement de l’artiste, Rodin meurt, le 17 novembre 1917, mais Camille continuera à l’accuser.
Une mise en parallèle des dates de leurs œuvres montre que ces deux immenses sculpteurs ont été très actifs artistiquement pendant le même laps de temps, une douzaine d’années. En effet la fin de la vie d’Auguste Rodin, certes comblé d’honneurs mais rapidement très vieilli, est surtout occupée par la valorisation de ses œuvres, grâce à une pléiade d’aides opérant les agrandissements, les répliques, les réductions, les installations, ainsi que par les inaugurations, les festivités, les mondanités de tous ordres. Il s’occupe aussi activement du futur musée à sa gloire, à l’Hôtel Biron, qu’il lèguera à l’État, ainsi que les innombrables œuvres qu’il renferme.
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