Beauté, mon cher souci...
Beauté,
mon cher souci, de qui l'âme incertaine
A, comme l'Océan, son
flux et son reflux,
Pensez de vous résoudre à soulager ma
peine,
Ou je me résoudrai à ne la souffrir plus.
Vos yeux
ont des appas que j'aime et que je prise,
Et qui peuvent beaucoup
dessus ma liberté,
Mais pour me retenir, s'ils font cas de ma
prise,
Il leur faut de l'amour autant que de beauté.
Quand
je pense être au point que cela s'accomplisse,
Quelque excuse
toujours en empêche l'effet ;
C'est la toile sans fin de la femme
d'Ulysse,
Dont l'ouvrage du soir au matin se défait.
Madame,
avisez-y, vous perdez votre gloire
De me l'avoir promis et vous
rire de moi.
S'il ne vous en souvient, vous manquez de mémoire
;
Ou s'il vous en souvient, vous n'avez point de foi.
J'avais
toujours fait compte, aimant chose si haute,
De ne m'en séparer
qu'avec le trépas ;
S'il arrive autrement, ce sera votre
faute,
De faire des serments et ne les tenir pas.
François de Malherbe
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J'aime l'âne si doux...
J'aime
l'âne si doux
marchant le long des houx.
Il a peur des
abeilles
et bouge ses oreilles.
Il va près des fossés
d'un
petit pas cassé.
Il réfléchit toujours
ses yeux sont de
velours.
Il reste à l'étable
fatigué, misérable.
Il a
tant travaillé
que ça vous fait pitié.
L'âne n'a pas eu
d'orge
car le maître est trop pauvre.
Il a sucé la corde
puis
a dormi dans l'ombre.
Il est l'âne si doux
marchant le long
des houx...
Francis Jammes
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Dans les années 60 j’ai fait mon service militaire avec son petit fils ( mais qui ne l’avait pas connu )…il insistait sur le fait qu’on prononçait Jamesse et surtout pas à l’anglaise..
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