jeudi 8 juillet 2021

La "poésie" du jeudi...

ADDURMENTATI

Dopu a ghjurnata
Cantu per lu mio amore
Ind' una impruvisata
D' una stonda ch' ùn corre
È sopra à lu so lettinu
Cercu un versu cantarinu.

Dormi, dormi le to ore
Cù la stella di u pastore...

Eiu ùn aghju oru
È di la mio furtuna
Sì tù lu tesoru
Nè vali più di una
In sta casa sì ricchezza
Nùn ci si trova tristezza

Dormi, dormi le to ore
Cù la stella di u pastore...

Dolce la to manu
Tantu hè vicnu à mè
Nun la dà in vanu
Forse manc' à un rè
Sceglierai u to amore
Cù fede senza timore

Dormi, dormi le to ore
Cù la stella di u pastore...

Nanna d' una viola
Nun pensa à lu male
O la mo figliola
Vola di le to ale
Tantu quì brama ne aghju
Per fà bellu u to viaghju...

Dormi, dormi le to ore
Cù la stella di u pastore...

GHJANPA ©

ENDORS-TOI

Après la journée
Je chante pour mon amour
Dans un impromptu
Pendant un instant, il n'a pas couru
Et sur son lit
Je cherche un couplet chanté.

Dors, dors tes heures
Avec l'étoile du berger...

Je n'ai pas d'or
Et de ma fortune
Tu es le trésor
Cela en vaut plus d'un
Dans cette maison tu es la richesse
Il n'y a pas de tristesse

Dors, dors tes heures
Avec l'étoile du berger...

Douce ta main
Si près de moi
Ne la donne pas en vain
Peut-être pas à un roi
Tu choisiras ton amour
Avec foi sans peur

Dors, dors tes heures
Avec l'étoile du berger...

Chemin d'une violette
Ne pense pas au mal
O ma fille
Vole avec tes ailes
Je le veux vraiment ici
Pour réussir ton voyage...

Dors, dors tes heures
Avec l'étoile du berger...

GHJANPA ©

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Les saltimbanques

Dans la plaine les baladins
S’éloignent au long des jardins
Devant l’huis des auberges grises
Par les villages sans églises.

Et les enfants s’en vont devant
Les autres suivent en rêvant
Chaque arbre fruitier se résigne
Quand de très loin ils lui font signe.

Ils ont des poids ronds ou carrés
Des tambours, des cerceaux dorés
L’ours et le singe, animaux sages
Quêtent des sous sur leur passage.

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913

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La Ballade des baladins

Les baladins qui serpentent les routes
Viennent de loin parmi les champs de blé
Les bonnes gens regardent et les écoutent
Et les étoiles leur parlent de danser

Les vieux châteaux dressés du fond du Moyen-Âge
Semblent guider leurs pas légers comme un matin
Et parmi les donjons dressés dans les nuages
Des princesses leur font des signes avec les mains

Mais les gars de 20 ans qui ressemblent à des dieux
Insouciants et joyeux parmi leurs rondes folles
Passent sous les donjons sans dire une parole
Ils ne regardent pas les bras tendus vers eux

Danse donc, joli baladin
C'est la ballade, c'est la ballade
Danse donc, joli baladin
C'est la ballade d'Arlequin

Ces baladins qui serpentent les routes
Mais qui sont-ils donc dans leurs costumes d'or ?
Des vagabonds ou des dieux en déroute ?
Ils n'ont que des chansons pour seul trésor

Quand ils n'auront plus soif, ayant bu à la brume
Ils danseront pieds nus sur des fils argentés
Que cinq mille araignées tisseront sous la lune
D'une branche de houx jusqu'aux sapins gelés

Ils sont accompagnés dans la ronde divine
Par les enfants des rois aux longs cheveux bouclés
C'est un cortège bleu de mille mandolines
Où flottent un peu partout des voiles de mariée

C'est ainsi que l'on vit le plus grand mariage
De la fille du vent avec un arlequin
Mais tout cela n'était qu'un fragile mirage
Et je reste tout seul avec mes lendemains

Danse donc, joli baladin
C'est la ballade, c'est la ballade
Danse donc, joli baladin
C'est la ballade d'Arlequin

Ohé, les baladins
Vous partez ?
S'il-vous-plaît, s'il-vous-plaît
Emmenez-moi

Paroliers : Gilbert Bécaud / Louis Amade 

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