Le nid solitaire
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui
passe,
Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace.
Va
voir ! et ne reviens qu'après avoir touché
Le rêve... mon beau
rêve à la terre caché.
Moi, je veux du silence, il y va de
ma vie ;
Et je m'enferme où rien, plus rien ne m'a suivie ;
Et
de son nid étroit d'où nul sanglot ne sort,
J'entends courir le
siècle à côté de mon sort.
Le siècle qui s'enfuit
grondant devant nos portes,
Entraînant dans son cours, comme des
algues mortes,
Les noms ensanglantés, les vœux, les vains
serments,
Les bouquets purs, noués de noms doux et
charmants.
Va, mon âme, au-dessus de la foule qui
passe,
Ainsi qu'un libre oiseau te baigner dans l'espace.
Va
voir ! et ne reviens qu'après avoir touché
Le rêve... mon beau
rêve à la terre caché !
Marceline
Desborde-Valmore (1786 - 1859).
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À force de m'écrire
À
force de m'écrire
Je me découvre un peu
Je recherche l'Autre
J'aperçois
au loin
La femme que j'ai été
Je discerne ses gestes
Je
glisse sur ses défauts
Je pénètre à l'intérieur
D'une
conscience évanouie
J'explore son regard
Comme ses nuits
Je
dépiste et dénude un ciel
Sans réponse et sans voix
Je
parcours d'autres domaines
J'invente mon langage
Et m'évade en
Poésie
Retombée
sur ma Terre
j'y répète à voix basse Inventions et souvenirs
À
force de m'écrire
Je me découvre un peu
Et je retrouve
l'Autre.
Andrée
Chedid ! (1920 - 2011)
J'aime bien Andrée Chédid; et merci pour cette rubrique poétique qui fait du bien;
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