Je
t'adore à l'égal de la voûte nocturne
Je t'adore à
l'égal de la voûte nocturne,
Ô vase de tristesse, ô grande
taciturne,
Et t'aime d'autant plus, belle, que tu me fuis,
Et
que tu me parais, ornement de mes nuits,
Plus ironiquement
accumuler les lieues
Qui séparent mes bras des immensités
bleues.
Je m'avance à l'attaque, et je grimpe aux
assauts,
Comme après un cadavre un choeur de vermisseaux,
Et
je chéris, ô bête implacable et cruelle !
Jusqu'à cette
froideur par où tu m'es plus belle !
Charles Baudelaire
(1821-1867)
Recueil : Les fleurs du mal (1857)
merci
RépondreSupprimertrès beau, merci !
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