Puesia
A
parolla.
A pigliu.
A cappiu.
A ripigliu.
Ghjè à u capu
di l’asta.
S’azzinga à l’amu,
Murseca, pò
cappia tuttu.
Purtantu u versu ùn hè compiu.
Fughje, ma
a ripigliu.
Sfrugne in a mo manu.
A fiumara a si
ne porta.
Striscia nant’à u biancore
Di a carta di u
scularu.
I filari negri l’anu inchjustrata.
Nimu ùn si ne
scurderà.
Hè nata a puesia.
Marie-Ange Antonetti-Orsoni
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Poème
Le
mot.
Je le saisis.
Je le lâche.
Je le
reprends.
Il est au bout de ma canne.
Il s’accroche à
l’hameçon,
Mord, puis lâche tout.
Pourtant le vers
n’est pas fini.
Il est fuyant mais je le rattrape.
Il
glisse dans ma main.
Le courant l’emporte.
Trace sur la
candeur
Du papier d’écolier.
Les lignes noires l’ont
enserré.
Personne ne l’oubliera.
Le poème est né.
Très beau ; c'est juste ça : la langue, les mots sont vivants.
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