On le sait, le savon nettoie… mais comment ça marche vraiment ?
Les origines ancestrales du savon
L'histoire du savon remonte à l'Antiquité babylonienne, il y a environ 5 000 ans, dans ce qui est aujourd'hui l'Irak. Selon la légende, cette découverte serait le fruit du hasard : de la graisse animale tombée dans des cendres de feu aurait créé une substance aux propriétés nettoyantes étonnantes.
Au fil des siècles, la fabrication du savon s'est répandue à travers le monde. Dans les colonies américaines du XVIIe siècle, il était couramment produit à domicile. La véritable révolution industrielle du savon commence en 1791, lorsque le chimiste français Nicholas Leblanc brevète le premier procédé de fabrication standardisé.
Pour comprendre comment le savon fonctionne, il faut s'intéresser à sa structure moléculaire particulière. Contrairement à beaucoup d'autres substances, le savon possède une double nature qui lui confère ses pouvoirs nettoyants.
Les molécules de savon ressemblent à des têtards microscopiques avec :
- une tête hydrophile (qui aime l'eau) ;
- une queue hydrophobe (qui repousse l'eau).
Cette structure amphiphile (à la fois hydrophile et hydrophobe) explique pourquoi le savon est si glissant au toucher. Plus important encore, c'est ce qui lui permet d'éliminer efficacement les saletés que l'eau seule ne peut pas enlever.
Lorsque nous parlons de molécules hydrophobes, nous faisons référence à des substances comme les huiles ou les graisses qui ne se dissolvent pas dans l'eau. C'est pourquoi l'huile et l'eau ne se mélangent jamais complètement, même après avoir été secouées vigoureusement dans une vinaigrette.
Le mécanisme d'action microscopique
À l'échelle microscopique, le processus de nettoyage avec du savon est captivant. Quand vous vous lavez les mains, vous éliminez un mélange complexe de saletés accumulées tout au long de la journée : résidus alimentaires, poussière, sueur et sébum de la peau.
Voici comment le savon agit en quatre étapes :
Les molécules de savon entourent les particules de saleté.
Elles forment des structures appelées micelles, semblables à de minuscules bulles.
Les queues hydrophobes se dirigent vers l'intérieur, capturant les graisses et huiles.
Les têtes hydrophiles restent à l'extérieur, permettant à l'eau de tout emporter.
Pour obtenir un nettoyage optimal, il est recommandé de se frotter les mains pendant au moins 20 secondes. Ce frottement mécanique aide les molécules de savon à pénétrer la saleté et à former efficacement ces micelles. L'eau courante emporte ensuite l'ensemble, laissant vos mains propres.
Au-delà de la saleté visible
Le savon ne se contente pas d'éliminer la saleté visible. Notre corps abrite naturellement des millions de micro-organismes - bactéries, virus et champignons, parasites. Si la plupart sont inoffensifs ou même bénéfiques, certains pathogènes peuvent provoquer maladies et infections.
Le savon agit contre ces micro-organismes en attaquant leur membrane protectrice. Les molécules de savon perturbent cette barrière, provoquant l'éclatement du micro-organisme. L'eau emporte ensuite les résidus, éliminant potentiellement les agents pathogènes.
Cette action antimicrobienne explique également pourquoi le savon combat efficacement les mauvaises odeurs corporelles. Les bactéries qui décomposent les molécules organiques sur notre peau produisent des composés malodorants. En éliminant ces bactéries, le savon supprime la source même des odeurs désagréables.
Cette invention millénaire reste l'un des moyens les plus simples et efficaces pour prévenir la propagation des maladies. Une véritable prouesse scientifique cachée dans un geste quotidien.
(Source : futura sciences)
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