samedi 1 juin 2013

LA LANGUE AU CHAT...

"empègues"
Chaque année, au cours de la fête votive, dans certains villages du sud du département du Gard où les traditions taurines camarguaises sont très marquées, des bandes de jeunes hommes, les abats, donnent l'aubade devant les maisons du village afin de recueillir des fonds pour financer leurs réjouissances. En remerciement les jeunes apposent un pochoir monochrome, une empègue, sur la porte du donateur.  L'étymologie du mot est occitane, "empeguar" signifiant "coller". La racine du mot est "pègue" qui désigne la résine ou la poix utilisée comme colle... (À l'origine les pochoirs étaient appliqués avec de la colle et de la suie. Aujourd'hui, ils sont faits à l'aérosol.)  Ces pochoirs sont plus ou moins directement liées à la culture taurine et à la course camarguaise. Les motifs choisis reprennent les armes des manades locales (croix camarguaise, tête avec trident, crochet de raseteur…), des animaux emblématiques de la Camargue (cheval, taureau, flamant rose, cigale) ou toute autre représentation de la bouvine. L'empègue peut également évoquer un événement marquant de l'année en cours, pour l'immortaliser. Le dessin est parfois accompagné des lettres VLJ et de l'année... VLJ signifiant "Vive La Jeunesse" ou encore "Viù Lo Joven" en occitan. Au début du XXe siècle, il s’agissait de fêter le départ pour le service national des jeunes hommes qui venaient d’avoir 18 ans. C’étaient les conscrits de "la classe" d’âge. La tradition des aubades se perpétue aujourd'hui encore, bien que la conscription n’existe plus.

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