mercredi 25 septembre 2013

Mai 58 en Corse...souvenirs.

"Lorsque survinrent les événements du 13mai, je n’eus pas le réflexe des vieux républicains , que je n’étais pas encore, j’étais plutôt satisfait de ce « coup de torchon »  annonciateur d’un retour de De Gaulle et d’une nouvelle constitution, garantissant de réelles majorités politiques et une meilleure stabilité de l’exécutif. 
Aussi lorsque le mouvement d’Alger voulut s’étendre à notre île, je le ressentis comme une opération à l’image de celle de1943 qui aboutit à la libération de la Corse, et quand le bruit circula à la plage que les parachutistes de Calvi arrivaient, nous nous habillâmes en vitesse, sautant dans le premier bus de retour pour être au rendez-vous devant la préfecture à 17h. 
Aux cris d’« Algérie Française» et de «De Gaulle, au pouvoir» une foule était déjà rassemblée à laquelle, un petit groupe de gaullistes et bonapartistes notoires donnait le La.
L’arrivée des lycéens fut saluée avec enthousiasme et nous grossîmes le mouvement qui tentait de forcer les grilles de la préfecture. Celle-ci était défendue, très mollement défendue, par un cordon de policiers en tenue, que nous connaissions tous.
Jusqu’à ce que le gradé qui les commandait et qui était proche de la retraite, sorte son arme de service et se mette à tirer en l’air en criant «E viva De Gaulle!». Ses hommes ne se firent pas prier et ouvrirent en grand les grilles, permettant à la foule de s’engouffrer et de
rééditer l’épisode du gouvernement d’Alger avec tous les dossiers qui passaient par les fenêtres. 
Nous étions le 24 Mai, à quelques jours des épreuves du bac… Le deuxième,  puisqu'à l'époque il était en deux parties. Evidemment, il fallut le repasser, notre participation active aux évènements ne nous ayant valu aucun point  de bonification..." M.V

10 commentaires:

  1. Souvenirs, souvenirs...C'était une époque "heureuse", du moins pour les jeunes que nous étions.
    Une époque aussi où l'on croyait encore à la France, de quel que bord qu'on soit...

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  2. et tout ça pour préparer 1968 ou tout les acquis nous furent repris et par la droite et par la gauche.et depuis on mange que du flanby.

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  3. Quelle épopée ....il me semble reconnaître Thomazo nez de cuir...à côté ce n'est pas Pascaĺ Arrighi ?...bc

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    1. Oui, Oui, c'est bien Pascal Arrighi, député radical, qui a toujours eu un grand sens de l'opportunité et le colonel Thomazo, une sorte de soudard égaré en politique, dont plus personne n'a entendu parler depuis, sans oublier d'autres figures parfois folkloriques qui s'étaient auto-proclamées Comité de Salut Public... Une belle pantalonnade qui a eu des effets qui ont dépassé sa réelle importance, puisque le gouvernement à Paris s'est effrayé de cette contagion et le processus de l'appel à De Gaulle en a été accéléré.

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    2. Votre instinct de l'époque n' était pas si mauvais, M.V. Certes, le retour de de Gaulle au pouvoir est issu (au départ seulement) d'un coup de force militaire, mais d'abord cela fut-il un mal pour le pays? Avec le recul, c'est pas sûr du tout.
      L'annulation sarkozyste (oct.2007) puis parlementaire (fev.2008) du résultat du referendum de 2005 n'est guère plus démocratique, si on y réfléchit bien.

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  4. Mais quel âge aviez-vous ?

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  5. 16 ans pile! ( plus 19 jours..:-))

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  6. Soudard ? un peu excessif le ravalant au rang d'un Bob Denard..C'était un baroudeur comme le furent Massu ou Bigeard..Toutes les campagnes partir du Rif..il perd son nez en Italie et attrape le surnom de nez de cuir...néanmoins (comme dirait César) il continue sa carrière ,il perd ses deux jumeaux Jean et Yves en Indochine et en Algérie, député de Pau il sera vice-président du groupe UNR à l'Assemblée..Plein de décoration il est en outre commandeur de la Légion d'Honneur.

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    1. Le qualificatif ne faisait allusion ni à ses qualités militaires, ni à son courage, ni à son patriotisme... mais à ses manières et son comportement. La comparaison avec Bigeard et Massu est assez expressive ... quelques degrés en-dessous pourtant.

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    2. Les grands guerriers n'ont jamais été des enfants de cœur, M.V. Ces derniers servent bien la messe, mais pour faire la guerre, mieux vaut...des guerriers. Maintenant, qu'une guerre soit légitime ou non, c'est un autre problème.
      Et que les guerriers sortent de leur rôle, aussi.

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