La
violation du traité d’Amiens par l’Angleterre avait rendu
inéluctable la reprise des hostilités en Europe. En réponse aux
préparatifs d’invasion de l’Angleterre par la grande Armée
constituée à Boulogne, le 1° ministre anglais William Pitt,
farouche opposant de la France depuis la défaite de la guerre
d’indépendance américaine, reconstitue une coalition, avec
l’Autriche et la Russie (ces dernières fourniront les combattants
et l’Angleterre l’argent). La Prusse montre des velléités de
s’y joindre. Devant les menaces qui s’accumulent et conscient que
la pusillanimité de l’amiral Villeneuve, terré à Cadix, ne
permettra plus d’assurer le passage de la Manche, Napoléon fait
opérer une volte-face à l’armée de Boulogne, qui par un chef
d’œuvre d’organisation logistique, va atteindre le Rhin à
marche forcée en moins d’un mois. L’objectif est de libérer la
Bavière, envahie par les Autrichiens du général Mack en août, et
d’atteindre Vienne avant que l’armée Russe ait fait sa liaison
avec l’armée Autrichienne, ce qui aurait donné à la coalition
une écrasante supériorité numérique. Par une habile manœuvre de
contournement, Napoléon contraint Mack à se réfugier dans Ulm où
il devra capituler le 20 octobre avec 25 000 hommes, dont
l’absence pèsera lourdement à Austerlitz. Ce prélude victorieux
à l’affrontement final a été gagné essentiellement par les
pieds des soldats, avec une remarquable économie de pertes humaines
pour les Français. L’armée française se dirige alors vers
Vienne, pour forcer l’armée russe de Koutouzov au combat, mais
celui-ci, inaugurant une tactique qui ne lui réussira que bien plus
tard, préfère faire retraite vers le Nord sans défendre Vienne
malgré les supplications de l’Empereur François II. Koutouzov
fait jonction avec la 2e armée russe du général Buxhowden et
le corps autrichien du prince de Liechtenstein à Olmütz
en Moravie, ce qui porte les forces de l’armée coalisée à 86 000
hommes et 280 canons. L’armée française à sa poursuite arrive à
Brünn (Brno) le 21 novembre ; elle ne compte que 75 000
hommes et 140 canons, car Napoléon a dû laisser face à l’Archiduc
Charles remontant d’Italie, 60 000 hommes (Masséna, Ney et
Marmont) et en couverture de Vienne 27 000 hommes de Davout et
Mortier. Néanmoins, confiant dans la supériorité morale de ses
troupes et son habileté stratégique, il décide d’amener les
coalisés à livrer bataille sur le site d’Austerlitz qu’il a
choisi. C’est un quadrilatère de 12 km sur 8, limité à l’ouest
par la route Brünn-Vienne, au nord par la route Brünn-Olmütz,
traversé par deux ruisseaux qui contournent un petit plateau, le
plateau de Pratzen, élément clé de la bataille, et fermé au sud
par des étangs gelés. Austerlitz est à l’est, derrière les
forces coalisées après le début de l’engagement. Napoléon va
faire croire à l’ennemi qu’il redoute la bataille et songe à la
retraite, notamment en retirant ses troupes du plateau de Pratzen. Il
escompte que les coalisés vont occuper cette position favorable,
pour fondre sur la droite de l’armée française, afin de couper à
Napoléon la retraite vers Vienne. Celui-ci a l’intention de jeter
alors le gros de ses forces , le 4° corps de Soult, sur l’armée
russe descendant du plateau de Pratzen pour attaquer la droite
française, qu’il a fait renforcer par le 3° corps de Davout
remonté en hâte de Vienne. En fait les Russes, dans la nuit font
mouvement vers le sud pour envelopper la droite française et
Napoléon, informé de ce mouvement modifie son plan de bataille et
décide de lancer plutôt le corps de Soult à l’assaut du plateau
de Pratzen pour couper en deux l’armée coalisée. Au matin le
combat s’engage contre la droite française retranchée dans le
village de Telnitz ou le corps de Davout et la division de Friant
réussissent à contenir l’ennemi. Au lever du soleil, lorsqu’il
apparaît que la gauche et le centre de l’armée coalisée sont
descendus du plateau, Napoléon lance les forces de Soult à l’assaut
du plateau de Pratzen. Malgré les efforts désespérés des russes
pour revenir sur le plateau et fermer la brèche, la tenaille
française se referme sur le gros de l’armée ennemie. Une ultime
charge des chevaliers-gardes russes sur le flanc de la division de
Vandamme qui pivote pour refermer le piège est bousculée par la
cavalerie de la garde, grenadiers, chasseurs et mameluks emmenés par
Rapp. Pour l’armée coalisée, à l’exception du corps de
Bagration à droite du dispositif, sur la route d’Olmütz, qui
parviendra à faire retraite, c’est un désastre complet, les
fuyards se bousculent et s’enlisent dans les étangs du sud du
plateau. Les français déplorent 1 600 morts et 7 000
blessés alors que les coalisés perdent 4 000 morts, 12 000
blessés, 11 000 prisonniers et 180 canons (dont le bronze
constituera la colonne Vendôme).
La 3°
coalition a vécu, et Pitt fera décrocher du mur de son bureau la
carte d’Europe en disant "roulez-la, elle ne servira plus
avant 10 ans" ; il mourra 3 mois plus tard.
François Gérard "Bataille d'Austerlitz"_1810 Huile sur toile. (510 cm X 958 cm) Galerie des batailles, Musée du Château de Versailles, Versailles. |
Le
tableau de Gérard illustre la victoire, après le moment décisif de
la charge de la cavalerie de la garde. Le général Rapp apporte à
Napoléon les drapeaux et les canons pris à l’ennemi et lui
présente le prince Repnine qui commandait les chevaliers-gardes
russes, escorté par les mameluks.
Super " Cordo " ! Vive l ' Empereur !!!
RépondreSupprimer2 décembre 1804 Bonaparte se couronne empereur. Son manteau avait une traîne de 22m. Sa mère n'assistait au couronnement :elle boudait.
RépondreSupprimerTrop long
RépondreSupprimerQuoi la traîne ou le fait historique?
RépondreSupprimerComme disait l'autre : j'y étais !
RépondreSupprimeret on connait la suite, Waterloo morne plaine, tube d'abba.
RépondreSupprimerToujours la même chose , les Français ont tendance à préfèrer Waterloo à Austerlitz. Vive l ' Empereur !
RépondreSupprimerEn France on aime les loosers c ' est connu.....Poulidor , Hollande....
RépondreSupprimerIntéressant mais un peu long. Plus court svp, plus court.
RépondreSupprimerBof.
RépondreSupprimerIl faut présenter un résumé.
RépondreSupprimerLes blogs passent ,
RépondreSupprimerLes cons résistent.
Un résumé de l'Histoire ?…..Dieu créa le monde,puis le détruisit….
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