vendredi 13 décembre 2013

MUSÉE du "carédar"...


LA RAIE...

Jean Siméon Chardin
"La Raie"_vers 1725-26
Huile sur toile. (114 cm X 146 cm)
Musée du Louvre, Paris.
"carédar-65"
"La Raie", chef d'œuvre précoce de Chardin, fut d'emblée jugé digne des plus beaux modèles flamands (Snyders, Fyt). Morceau de réception* du peintre à l'Académie royale de peinture et de sculpture en 1728, ce tableau, (ainsi que son pendant "Le Buffet"), a permis à Chardin d'être agréé et reçu le même jour. Dans La Raie, ce "monstre étrange", Proust admira "la beauté de son architecture délicate et vaste, teintée de sang rouge, de nerfs bleus et de muscles blancs, comme la nef d'une cathédrale polychrome".  Le tableau est divisé verticalement en deux parties : le vivant à gauche (chat, huîtres) et l'inanimé à droite (pichet, marmite et autres ustensiles), la raie faisant la transition entre ces deux parties. La composition du tableau est faite de pyramides imbriquées... Le sujet n'est pas l'essentiel mais le support d'une recherche picturale, un exercice de style sur la lumière, les reflets et les textures. (*Un morceau de réception à l'Académie royale de peinture et de sculpture était une œuvre dont la réalisation était imposée depuis l'arrêt royal de 1663 aux peintres, sculpteurs et graveurs, prétendant au titre d'académicien.)

Jean Siméon Chardin
"Autoportrait aux bésicles"
Jean Siméon CHARDIN (1699 - 1779) est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du XVIIIe siècle. Il est surtout reconnu pour ses natures mortes, ses peintures de genre et ses pastels. Admiré de son vivant par Louis XV et Mme de Pompadour autant que par la bourgeoisie cultivée de l'époque, Chardin était un membre notoire de l'Académie des Beaux-Arts. Chardin prend pour modèle la peinture hollandaise du XVIIe siècle et la peinture française de Le Nain. Si l'on a vu en lui le précurseur de Cézanne et du cubisme, il faut ajouter que le génie de Chardin consiste à maîtriser la construction, à la domestiquer, pour qu'elle ne vienne pas troubler la "délectation" du spectateur...

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