22 avril 1915 ; deuxième bataille d’Ypres : l’horreur des gaz !
Après
l’échec de l’offensive allemande visant à tourner le flanc
ouest des armées anglo-françaises pour couper les liaisons de
l’armée anglaise avec l’Angleterre en occupant les ports de
Dunkerque et Calais, le front s’était stabilisé autour de la
ville d’Ypres, saillant dans la ligne de front allemande.
Le
22 avril les Allemands lancent une attaque où pour la première fois
ils vont utiliser massivement les gaz de combat. Des centaines de
diffuseurs de chlore ont été disposés au vent des lignes
françaises et d’épais nuages jaunâtres vont dériver et
submerger les tranchées françaises au nord du saillant d’Ypres.
La surprise est totale, aucune protection respiratoire n’existe
dans les armées alliées. Suffoqués, terrorisés, voyant mourir
leurs camarades par centaines, les soldats français, qui ne peuvent
rester dans les tranchées envahies par le gaz toxique, vont s’enfuir
vers l’arrière. La brèche ouverte devant les troupes allemandes
sera dans un premier temps colmatée par les troupes belges et par
les Canadiens, récemment débarqués en France. Les Français
remonteront à l’assaut mais le terrain perdu ne pourra pas être
totalement reconquis. Les pertes dues au chlore se chiffrent par
milliers, dont 20 % de morts immédiates par œdème pulmonaire. Les
intoxiqués évacués garderont de graves séquelles pulmonaires et
oculaires. Ils seront les premiers des « gazés » de la
grande guerre. Rapidement les Alliés se lanceront dans la production
de gaz de combat, mais les Allemands garderont une courte avance,
notamment en mettant au point le gaz moutarde, la trop célèbre
ypérite, ainsi nommée car elle sera utilisée pour la première
fois lors de la troisième bataille d’Ypres en septembre 1917.
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