mercredi 6 mai 2015

HISTOIRE de "SIMON"

Moment de pause à la clinique. Les infirmières se détendent à la cafétéria. Martine raconte à ses collègues la dernière lubie de son mari : Simon veut prendre sa retraite - à 50 ans ! - et ouvrir une maison d'hôtes dans son village !!
- Quelle chance, s'exclame Odile, quitter cette banlieue pourrie et aller vivre dans le midi au calme et au soleil !
- Et moi, qu'est -ce que je deviens, rétorque Martine ? J'aime mon métier et je suis bien ici .
- Pourquoi ne pas l' exercer là-bas ,rejoindre un groupe d'infirmières libérales, profiter de ce beau pays ?
- Oui , c'est vrai, je ne nie pas la beauté de l'île, mais je ne pourrai supporter longtemps le caractère de ses habitants ; le territoire est petit, tout le monde se connaît et se surveille ; trop de proximité pour moi qui aime l'anonymat. Et l'emprise de la famille ! Non, je ne peux m'y résoudre, j'aime trop ma liberté. S'il persiste dans son projet, il partira seul, j'irai le voir aux vacances .
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Hébergé par sa famille, aidé par ses amis, Simon agrandit et retapa le pagliaghju du grand-père en une jolie maison d'hôtes de caractère et ne manqua pas de clients.
Annie et Dora se démenaient dans leur petit restaurant de plage, le cousin Jean et sa guitare animaient les joyeuses soirées. Martine vint les voir et passa d'agréables vacances.
Le mouvement pendulaire se mit en route pour Simon : du sud au nord, du nord au sud, inlassablement il changeait d'horizon, le cœur gros à chaque départ . Ainsi va la vie. 

2 commentaires:

  1. Cela pourrait être une histoire vraie .

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  2. Ce texte m'a rappelé un poème que nous apprenions dans notre jeunesse :

    Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage ,
    Ou comme celui là qui conquis la Toison,
    Et puis est retourné plein d'usage et raison,,
    Vivre entre ses parents le reste de son âge !
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    Quand reverrai-je , hélas , de mon petit village
    Fumer la cheminée et en quelle saison
    Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
    Qui m'est une province et beaucoup davantage ?
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    Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux ,
    Que des palais romains le front audacieux,
    Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine .

    Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin,
    Plus mon petit Liré que le mont Palatin,
    Et plus que l'air marin la douceur angevine .

    Joachim DU BELLAY.

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