Thierry
avait invité son cousin Julien pour les vacances de Pâques. Ce
dernier, citadin, vivait avec bonheur ces journées de liberté, loin
de ses parents, dans ce petit village. Thierry et ses copains
l'entraînaient sur les chemins à la découverte des nids de merles
et lui apprenaient l'art de fabriquer un lasso avec de longues herbes
sauvages, pour attraper les lézards.
Aujourd'hui, le brouillard,
qui rampait sur les flancs de la montagne, avait envahi le village.
Les deux garçons avaient installé,sur la grande table du sous-sol,
une armada hétéroclite de soldats et de chevaux.
- Il nous
manque les chars, dit Julien, papa m'a raconté que notre arrière
grand-père en conduisait un, pendant la guerre de 1940.
-Tu as
raison, Julien mais, Monsieur Louis, qui habite deux maisons plus
loin, a une belle collection ; il me l'a montrée un jour.
- Chic,
il pourrait nous en prêter un ou deux.
- Oh, non ! Ils sont dans
une vitrine et personne n'y touche.
- Dommage !
- Monsieur
Louis et sa femme, reprit Thierry, partent tous les week-ends dans
leur appartement au bord de la mer. Demain matin, samedi, je vais me
débrouiller pour en prendre un que je rapporterai avant leur
retour.
- Et comment feras-tu ?
- Ne t'inquiète pas ; souvent,
je les aide à remplir le coffre de la voiture. J'en profiterai pour
me cacher dans le sous-sol et quand ils seront partis, je ferai mon
affaire.
- Non, tu es fou, ne fais pas ça, et pour sortir ? Tu
vas te faire prendre !
- Oh, le peureux... On voit bien que tu
n'as que onze ans, fais-moi confiance.
Thierry faisait du vélo sur la route quand il vit la voiture de monsieur Louis sortir du garage .
RépondreSupprimer-Bonjour ,monsieur Louis ,vous vous préparez à partir ?
-Oui ,petit , comme d'habitude ,le samedi :
-Je peux vous aider à charger , si vous voulez .
-Oui,tu es gentil; regarde ,il y a la glacière mais elle est trop lourde ,prends plutôt ma mallette à outils dans le sous-sol .
D'un coup d'oeil, Thierry vit la cuve à mazout et des draps étendus qui feraient de belles cachettes .Le coffre rempli ,il salua monsieur Louis qui disparaissait dans la maison et fila se cacher derrière la grosse cuve à mazout .Le coeur battant ,il entendit Elise , la femme de Louis , qui fermaient portes et fenêtres et la voiture démarra .
Voilà , c'était un coup bien facile à réussir. Thierry monta triomphalement les quelques marches qui menaient à l'appartement , poussa la porte de communication ......fermée , il poussa plus fort .
-Qui est là ? entendit-il , entrez ! entrez ! Stupéfait , il n'osait plus bouger : la porte fermée à clé et quelqu'un dans la maison !!Mais qui ? Le garçon était désemparé .Il poussa à nouveau la porte qui résista .
-Entrez ,qui est là , reprit la voix . Une vieille femme ? Une parente du couple ? Que faire ? Thierry pensa aux fenêtres du sous-sol pour quitter la maison . Il avait oublié les défenses en fer forgé qui dissuadaient les voleurs . Il était prisonnier dans la maison , pris au piège ..;Sa gorge se serrait , son ventre se crispait , il avait envie de vomir .Réfléchir ,il fallait réfléchir ...