Marie, aimée des Anges, s'en est allée les retrouver, sans bruit, pendant son sommeil, la nuit du samedi au dimanche 20 décembre 2015. Elle était la troisième enfant d'Anghjulu Santu Beveraggi et de Ghjulia Francesca née Andreani.
Ses aînés, François et Angèle, puis après elle, Titus, Renée, Josette et Charles le petit dernier trop tôt disparu. Ghjulia Francesca était la sœur de Seppu et Bertollu Andreani, de Limpia Morelli et Maria Petra Finocchi.
Après le décès de son mari, François Benedetti, Marie s'installe à Ajaccio où vit déjà sa fille Andrée, dite Dédée. Marie, jeune fille, était le vivant portrait de la Blanche-Neige des frères Grimm : yeux noirs, cheveux foncés aux subtils reflets, teint de lys et de rose.
Qu'il me soit permis de partager ici un souvenir encore si vif et précis malgré les décennies enfuies. Étions-nous fin mai ou début juin ? Ce jour-là, l'Inspecteur d'Académie, accompagné d'André Bonifacio, enseignant au cours complémentaire de Bastia, visitait notre petite école d'Ortale où les classes allaient du cours préparatoire au Certif...
Malgré l'émotion d'un tel événement, tout se passa bien. Mademoiselle Lebras, notre institutrice, suivie de tous les élèves, saluait une dernière fois l'Inspecteur et son guide au bas de l'escalier à double révolution du Palazzu quand, soudain, débouchant du sentier, raccourci que nous empruntions tous, nous vîmes Marie, beauté radieuse et sans artifices "aqua è sapone", mélange innocent de la première Bardot et d'Adjani de ''l'Été...", cheveux un peu défaits, les joues roses, fraîche comme une aube de printemps, des cerises en pendants d'oreille et plein son panier, cerises du Chjosu Novu que spontanément, selon la tradition ortalaise, elle offrit aux notables et fit goûter à tous.
Je me souviens mot-à-mot (j'avais l'ouïe fine en ce temps-là) du chuchotement de l'Inspecteur à l'adresse de Bonifacio : "C'est la parfaite illustration du temps des cerises".
Selon sa volonté et celle de sa famille, Marie, si douce, si aimante et dévouée aux siens, fidèle en amitié, a rejoint ses parents dans leur caveau du cimetière de Rutali le 22 décembre dernier. _ S.F.R.
C'est très touchant Suzy et tellement vrai cet Hommage a Marie. C'était une femme un peu effacée et fidèle en amitié, elle avait toujours gardée cette fraicheur malgré les années passées. Je la rencontrai quelques fois a Bastia, toujours aussi belle.
RépondreSupprimerBel hommage dans un français châtié ce qui ajoute au plaisir de la lecture.
RépondreSupprimerBel hommage et belle évocation de la part de Suzy.
RépondreSupprimerLouis
Une belle personne, le coeur sur la main, coquette, avec elle j'ai partagé mes joies et mes peines. Marie, je ne vous oublierai pas. MJM
RépondreSupprimerSouvenir de Marie : La stupéfiante mémoire de Suzy est celle du cœur . Françoise Finocchy
RépondreSupprimer