vendredi 22 janvier 2016

MUSÉE du "carédar"...

PLANESCAPE...

Errò
"Planescape"_1971
Peinture glycérophtalique sur toile. (200 cm X 300 cm)
Kunstmuseum Bern, Suisse.

"carédar-175"
Quelle cacophonie ce "Planescape" ! Est-ce la vision d'un paysage hallucinant ou un puzzle aux mille morceaux ? On ne sait plus où poser notre regard tant l'espace est saturé d'engins volants en tout genre : avions, hélicoptères, fusées, jets, moteurs... Ils semblent posés là, pêle-mêle, comme pour symboliser le côté dérisoire de la croissance industrielle dans les pays riches... Par cette accumulation, Errò dénonce les aberrations de notre société (consommation excessive, violence, guerres). Pour cela, il collecte diverses images et les assemble puis il les peint sur des toiles gigantesques pour le "plaisir de contredire et la joie de provoquer".
 
Errò_1995
Errò (1932), né Guðmundur Guðmundsson, est un peintre islandais postmoderne. Depuis 1958, il a Paris pour port d'attache. Errò choisit et assemble des éléments iconiques trouvés dans la presse, la publicité, les comics, le cinéma, la propagande politique, l'histoire de l'art, et les manipule selon son bon plaisir et ses fantasmes pour former des compositions où l'humour le dispute à l'angoisse... les tableaux sont autant à lire qu'à voir. Le chaos et les cauchemars de notre époque sont révélés avec d'inépuisables ressources imaginatives où le calembour joue avec les formes autant qu'avec les titres. Errò s'affirme avec constance comme un grand iconoclaste satirique obsédé par les personnages politiques, les vedettes culturelles et les faits de notre société : consommation dirigée, érotisme mercantile, révolutions, américanisation de l'existence, absence apparente d'un sens à l'histoire... etc. Il compose ainsi une sorte d'antilégende du siècle. Errò fait partie du mouvement de la 'Figuration narrative', né dans les années 1960.
"Mon premier nom d'artiste était Ferro. Je l'avais trouvé à la suite d'un voyage en Espagne, en 1952. J'avais alors vécu une semaine dans un village, Castel del Ferro. J'avais trouvé ce nom très beau, d'autant plus qu'en islandais, "fer ro" signifie 'la tranquillité qui part'. Je ne savais cependant pas qu'à Montmartre il y avait un artiste brésilien, Gabriel Ferraud. Or il y a une loi en France, de la période de Vichy, qui stipule que les étrangers ne peuvent pas prendre le nom d'un artiste déjà existant. J'ai donc eu un procès, que j'ai perdu deux fois. Avec Jean-Jacques Lebel, on a alors pensé écrire ce nom avec trois "r", mais cela n'a pas été accepté. Finalement, au tribunal, on a décidé d'enlever le "F". Cela m'a plu. Et en islandais "er ro" veut dire 'maintenant c'est calme'."

4 commentaires:

  1. DD, on ne lit pas très bien ce qui est écrit en jaune ; c'est dommage.

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  2. Oui,un peu mieux, merci;

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