lundi 17 octobre 2016

QUESTION D'ACTUALITÉ

Pour évoquer cette question d'actualité je me suis autorisé, par exception, à faire référence à une expérience personnelle et à exprimer des sentiments qui le sont tout autant. J'espère que l'on ne m'en tiendra pas rigueur et que pourra s'établir un débat serein sur cette question "existentielle" qui se pose aux corses d'aujourd'hui.

 IDENTITÉ HEUREUSE

C'est en regardant ce débat sur la primaire de la droite et du centre et en entendant Juppé reprendre son thème favori que j'ai brusquement pris conscience que cette expression reflétait très exactement mon état d'esprit pour ma propre double identité, corse et française: "HEUREUSE"
Tranquille, sereine, allant de soi... Pour ma part, je crois être Corse par toutes les fibres de mon être, par les quelques qualités que mes amis peuvent me reconnaître, comme par les nombreux défauts que je me connais. Je vis ma corsitude de manière naturelle, un peu comme je respire. Je parle Corse, mieux je pense corse, mais je ne ressens pas le besoin de le proclamer, de porter cette identité en bandoulière. Certes, je suis sur de ne pas descendre des gaulois, d’autant que, dans mon cas, ce serait plutôt des Romains… Donc je suis Corse, et alors ? Je n'ai aucune raison d'en tirer gloire ou d'en faire un complexe.  
Chacun réagit en fonction de son histoire personnelle, j'ai vécu vingt ans au milieu des français continentaux, je me suis parfois senti intimement différent, jamais étranger. Jamais, je n'ai fait l'objet de plaisanterie stupide, jamais je n'ai personnellement ressenti ce que certains appellent le "racisme anti-corse", que je ne nie pas totalement mais qui est aussi une réaction aux actes perçus comme anti-francais. Par contre, j'ai souvent été gêné par les attitudes bravaches de certains compatriotes qui roulaient les mécaniques et les "R". C’était le genre: " Moi je suis Corse et Madunaccia et puis voilà! »… ( vieille chanson de comptoir)
J'ai bien connu et fréquenté des "français de souche", qui savaient très bien que j'étais Corse, qui comprenaient, et souvent enviaient, mon attachement à mon île. Et je partageais souvent avec ces non-corses des valeurs, que je ne retrouvais pas toujours chez certains de mes compatriotes.
Je crois en effet que j'étais intégré, jamais assimilé. 
J'ai souvent recherché la compagnie chaleureuse de compatriotes, surtout durant ma période étudiante, mais ce plus que m'apportait cette fréquentation n'a jamais rien retranché aux relations d'amitié et d'estime que je pouvais avoir avec des non-corses. Aujourd'hui, j'ai parfois l'impression que nos jeunes, en tous cas beaucoup  de ceux que je côtoie, assimilent tous les "continentaux" aux supporters du PSG ou de l'OM: l'ennemi ! Ils semblent ne connaître que ceux-là. C'est tellement réducteur.
Il serait temps d'ouvrir les yeux et les esprits et d'envisager une relation apaisée, une vie autonome intégrée à un ensemble dont l'histoire, même violente, les valeurs et la culture nous ont rendus solidaires en plus de deux siècles de vie commune. Je constate qu'une bonne frange de nationalistes fervents, avec l'expérience, sont prêts à assumer eux aussi cette "identité heureuse" et je m'en réjouis.

9 commentaires:

  1. Tout à fait d'accord avec cette analyse .Merci de l'avoir exposée.Heureusement, il y a des gens intelligents sur terre: En Corse et sur le continent.

    RépondreSupprimer
  2. Entièrement d'accord avec votre propos, Cuccu, s'agissant de la double identité corse et française! Mais à condition de ne pas en tirer accord avec le propos de Juppé -que je conteste absolument- pour ce qui se passe en France et est radicalement différent.

    RépondreSupprimer
  3. On peut être entièrement Corse et entièrement français . Merci de l avoir rappelé .

    RépondreSupprimer
  4. Tout à fait d'accord avec tout ce qui est écrit par contre il faut être très vigilant et ne pas se laisser endormir par des propos de certains nationalistes qui vont dans ce sens uniquement pour bien vous caresser dans le sens du poil.cf les propos de Mr L Battesti qui,mises à part ses nombreuses qualités (les échecs..)dit être pour l'autodétermination plutôt que pour l'indépendance..... .???
    Mais l'autodétermination à quoi si ce n'est à l'indépendance ? voila la question qui ne lui a pas vraiment été posée et surtout à laquelle il ne peut et donc il ne veut pas répondre .
    Là ceux sont des pirouettes difficilement décelables avec de belles ficelles verbales qui doivent nous interpeller....alors d'accord avec ce qu'écrit M VALERY mais en étant d'une vigilance extrême vis à vis de nationalistes "présentables"qui donnent l'impression d'aller vers cette identité heureuse qui dans ce cas de figure sus cité n'est qu'un leurre.

    RépondreSupprimer
  5. Si j'ai voulu terminer sur une note optimiste, c'est en ME fondant sur l'évolution personnelle constatée d'amis nationalistes de la première heure, je n'en demeure pas moins vigilant et exigeant dans les débats amicaux que je peux avoir avec Leo Battesti par exemple et qu'autorise une estime mutuelle. L'autodétermination est en effet une notion riche mais vague et mérite des précisions quant à sa finalité.

    RépondreSupprimer
  6. Demandez aux fonctionnaires de l'inspection académique de Haute Corse qui en son temps a été plastiquée huit fois comment L Battesti et son équipe d'intervention(ex MPA) interpelaient les "continentaux,inspecteurs d'académie et autres"qui y travaillaient :rudesse tutoiement,enfermement
    Alors comme dirait le chanteur J IGLESIAS non je n'ai pas changé mais maintenant je sais contourner
    L'identité non plus masquée mais cachée

    RépondreSupprimer
  7. Et oui le 08:54 A bien raison . N oublions pas . Oui on peut évoluer mais il y a des grands écarts qui forcent le soupçon .

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Hé oui grosse prudence
      je me retire de la politique """""""""et""""maintenant que le vent pousse"" je reviens """comme si de rien était d'autant plus il est vrai qu'il y a un gros tocard en face
      IL y a aussi une chanson de DUTRONC ""Opportuniste
      Il va le faire croire à ceux qui veulent bien le croire sur paroles mais tel n'est pas mon cas

      Supprimer
  8. De façon générale (je dis bien "générale"), les gens ne changent pas, même s'ils prétendent le contraire (voir Sarkozy, mais c'est un cas extrême!)

    RépondreSupprimer