dimanche 13 novembre 2016

U VECCHJU RUTALI - Traditions orales

Extrait du mémoire rédigé par le chanoine Jean-Thomas FLORI

À TUNDERA :

Les bergers avant la transhumance, procédaient, au mois de mai, à la tondaison de leurs brebis " a tundera". Elle était opérée par mesure d'hygiène, mais elle avait aussi un but rémunérateur en raison de la vente de la laine. Ce jour là, le troupeau était parqué "ind'a chjostra", les tondeurs s'installaient en dehors de l'enclos. Ils se munissaient de forces ou "furbice", espèce de grands ciseaux qui servent spécialement à tondre les moutons. Il fallait savoir les manipuler car ils s'articulaient sur eux mêmes. Il s'agissait de prendre le coup pour les ouvrir et les refermer, ce qui n'était pas si facile.
Pour que les brebis ne puissent pas se démener pendant la tondaison, on leur attachait les pattes. On utilisait pour ce faire l'écorce de l'osier que l'on découpait en forme de lanières. C'était un lien souple et solide, et facile à se procurer.
À tundera était l'occasion d'une grande fête de famille. On y invitait les parents, les amis, et surtout les bergers des environs. Le plat de résistance était ordinairement "una lasagnata".
Il s'agissait de pâtes fabriquées à la maison, assaisonnées d'un bon "stufatu", sauce piquante qui n'était autre que celle dans laquelle avait cuit un chevreau ou un agneau. Le tout était arrosé de bons vins du terroir. Ce repas champêtre se prenait sur les lieux mêmes de la tondaison. Il se déroulait dans une ambiance exubérante et joyeuse. Les uns y allait de leur chanson corse, les autres de leurs anecdotes "stalvatoghji" pleins de saveur et d'esprit...Quant aux pauvres brebis ayant perdu leur belle toison noire ou blanche, se sentant comme 'honteuses" et confuses, elles partaient chercher un endroit pour y cacher du moins, provisoirement, leur nouvelle tenue.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire