Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali. Adresse mail : blogvocedirutali@orange.fr
L'art des titres à la Libe ��
CompagnonsHélas ! la pluie, hélas ! la brumeOnt abîmé mon vêtement,Et je contemple obstinémentLa lampe claire qu’on allume.Les fossés luisent chargés d’eau,Je marche dans l’herbe mouillée ;Les hautes cîmes dépouilléesSont croassantes de corbeaux.Par cette nuit qui me tourmenteCeux qu’on retient voudraient partir…Eh ! tavernier, mon repentirEst sincère, encor que je mente.Qui je suis ?… — Mais toi qui es-tu ?La lampe fume.Le vent qui se plaignait s’est tû.Quelle douceur ! Quelle amertume !D’où je viens ? — Mais toi d’où viens-tu ?L’horloge sonne.Tu regardes, las et têtu,Mais tu ne reconnais personne…Où je vais ? — Mais où t’en vas-tu ?Buttant aux pierres,Par la nuit sans lune, et vêtuDe tes défroques coutumières ?Tu ne voudrais pas me donner la main…Je cherche ma route…J’ai toujours suivi le mauvais chemin…Tu ne pourrais pas… Tu ne saurais pas…Je cherche ma route…Faire que ton pas s’accorde à mon pas. Francis Carco.
L'art des titres à la Libe ��
RépondreSupprimerCompagnons
RépondreSupprimerHélas ! la pluie, hélas ! la brume
Ont abîmé mon vêtement,
Et je contemple obstinément
La lampe claire qu’on allume.
Les fossés luisent chargés d’eau,
Je marche dans l’herbe mouillée ;
Les hautes cîmes dépouillées
Sont croassantes de corbeaux.
Par cette nuit qui me tourmente
Ceux qu’on retient voudraient partir…
Eh ! tavernier, mon repentir
Est sincère, encor que je mente.
Qui je suis ?… — Mais toi qui es-tu ?
La lampe fume.
Le vent qui se plaignait s’est tû.
Quelle douceur ! Quelle amertume !
D’où je viens ? — Mais toi d’où viens-tu ?
L’horloge sonne.
Tu regardes, las et têtu,
Mais tu ne reconnais personne…
Où je vais ? — Mais où t’en vas-tu ?
Buttant aux pierres,
Par la nuit sans lune, et vêtu
De tes défroques coutumières ?
Tu ne voudrais pas me donner la main…
Je cherche ma route…
J’ai toujours suivi le mauvais chemin…
Tu ne pourrais pas… Tu ne saurais pas…
Je cherche ma route…
Faire que ton pas s’accorde à mon pas.
Francis Carco.