Pâques 1917 : Du sacrifice de 3 600 soldats à Vimy naît la nation canadienne
Le
9 avril 1917, à 5 h 30, 4 divisions
canadiennes s’élancent à l’assaut de la crête de Vimy,
transformée par les Allemands en muraille bétonnée, hérissée de
mitrailleuses, derrière laquelle ils exploitent les mines de charbon
de Lens et d’où ils surveillent tous les mouvements de troupes des
Anglais, qui tiennent la partie occidentale du front allié. Avant
les Canadiens, les Anglais et les Français avaient vainement essayé
de déloger les Allemands au prix de pertes effroyables (150 000
hommes, dont 60 000 tués et disparus en 3 ans). Cette fois
cependant les chefs ont changé. Le général anglais Byng a pris le
commandement du contingent canadien, secondé par le général
canadien Currie. Ils ont analysé méthodiquement les causes des
échecs et des pertes massives des offensives sur la Somme mais aussi
à Verdun. Ils vont donc monter une attaque corrigeant toutes les
erreurs des assauts précédents. La préparation d’artillerie
prolongée va détruire tout ce qui peut l’être des défenses et
lignes d’approvisionnement allemandes. Les contre-batteries
d’artillerie utilisent de nouvelles techniques qui permettront de
neutraliser la quasi-totalité des batteries allemandes dès qu’elles
riposteront. Pendant des semaines, les troupes canadiennes, du simple
soldat au plus gradé des unités d’assaut, vont étudier le
terrain et reconnaître leur objectif. Elles seront amenées par des
tunnels au plus près des positions allemandes et protégées au
moment de l’assaut par un feu roulant d’artillerie : toutes les 3
minutes les batteries alliées tirent 100 m en avant de la première
ligne, ce qui permet aux soldats de progresser avant que les
Allemands, abrités dans des galeries à 10 mètres sous terre
puissent reprendre leur position de combat. Afin de profiter de ce
temps de réaction les artilleurs et mitrailleurs canadiens
participant à l’assaut ont été formés sur le matériel allemand
et ils le retournent contre les soldats allemands qui sont abattus
dès qu’ils émergent de leurs abris. Cette préparation
méticuleuse va porter ses fruits : à 12 h 30, les Canadiens
ont atteint le sommet de la Crête et les derniers îlots de
résistance allemands tomberont le soir même. Les Canadiens ont
perdu 10 000 hommes dont 3 600 tués mais ont fait basculer
le sort de la guerre en démontrant l’efficacité de la guerre de
mobilité intelligente au lieu de la guerre d’usure qui saignait à
blanc les troupes lancées dans les offensives aveugles précédentes.
Ce
cuisant revers va ébranler le commandement allemand qui interdira
dorénavant les abris souterrains de plus de deux mètres de
profondeur en première ligne, démoralisant les troupes habituées à
cette sécurité qui vont désormais connaître de lourdes pertes
lors des préparations d’artillerie. Au Canada, ce succès éclatant
va contribuer à la prise de conscience nationale. Julian Byng,
anobli en « baron Bing de Vimy » sera gouverneur général
du Canada de 1921 à 1926. Le Canada acquiert sa souveraineté en
1931.
Très intéressant, à tous points de vue. merci.
RépondreSupprimerHonneur à ceux qui sont venus mourir sur la terre de France dans des régions dont ils ignoraient souvent le nom et même l'existence.
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