Petit journal inter-actif à l'attention des Rutalais et des Rutalaises, d'ici et d'ailleurs, et de tous ceux qui aiment le beau village de Rutali.
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mercredi 7 juin 2017
L'histoire du jour... (envoi anonyme)
AUTREFOIS Une belle lumière dorée éclaire les persiennes de la chambre où Alicia s’éveille en son dimanche villageois. - Allez debout, Lili , n ‘oublie pas qu’il y a du travail ce matin. - - Ah, oui ; c’est vrai mémé, nous allons planter les fraisiers sauvages déracinés hier sur les bords de la route. Le petit déjeuner vite avalé, et voici grand-mère et petite fille dans la baraque à outils véritable brocante pour bricoleurs. - Tiens , voila une petite pioche qui ira bien pour faire les trous. - Je prends aussi l’arrosoir. Qu’est-ce que c’est que ce seau gris au couvercle écaillé ? - Ça, c’est un seau hygiénique, « un cadinu ». Tu n’en as jamais vu ? - Non, à quoi ça sert ; - -Quand j’avais ton âge, il n’y avait ni eau courante, ni toilettes dans la plupart des maisons. Nous avions la chance de posséder ce jardinet attenant à la maison. Notre père avait creusé un grand trou dans le haut du terrain, bâti une cabane en planches et avait bricolé à l’intérieur un siège en bois. Si bien que, dans la journée, nous pouvions nous isoler pour faire nos petites affaires. Tu vois, c’était là. - Oh ! la !la ! Mais c’était loin de l’habitation. Quand il pleuvait ou qu’il neigeait, l’hiver, vous vous geliez les fesses. - Et oui ; Mais dans ces moments là et surtout la nuit, intervenait le seau hygiénique qui montait la garde dans la chambre. - Dans la chambre ! Beurk ! ça devait sentir mauvais ? - Mais non, on brûlait souvent des feuilles d’eucalyptus pour assainir et parfumer les pièces. - Et ceux qui n’avaient pas de cabane au fond du jardin, ils allaient où ? dans la campagne ? - Pourquoi pas ? Et il y avait, bien entendu, le « cadinu », toujours prêt à l’usage. - Et quand il était plein ? - De bon matin, les femmes allaient faire la vidange. Celles du haut du village prenaient la route de Sainte Claire, les autres descendaient vers le stade. En chemin, elles pouvaient papoter, se défouler, cancaner…un peu ; un bon moment de convivialité, en quelque sorte. - En rentrant, elles devaient s’asperger d’eau de toilette, j’imagine. - Les plantes du maquis, ainsi amendées au fil des jours, exhalaient leurs parfums et sentaient bon tant qu’elles pouvaient ; elles finissaient par gagner la partie. - Mémé, tes histoires sont trop marrantes, tu devrais les mettre en bandes dessinées. - Tu le feras, toi. Pour l’instant, allons nous occuper des fraisiers.
Une belle lumière dorée éclaire les persiennes de la chambre où Alicia s’éveille en son dimanche villageois.
- Allez debout, Lili , n ‘oublie pas qu’il y a du travail ce matin.
- - Ah, oui ; c’est vrai mémé, nous allons planter les fraisiers sauvages déracinés hier sur les bords de la route.
Le petit déjeuner vite avalé, et voici grand-mère et petite fille dans la baraque à outils véritable brocante pour bricoleurs.
- Tiens , voila une petite pioche qui ira bien pour faire les trous.
- Je prends aussi l’arrosoir. Qu’est-ce que c’est que ce seau gris au couvercle écaillé ?
- Ça, c’est un seau hygiénique, « un cadinu ». Tu n’en as jamais vu ?
- Non, à quoi ça sert ;
- -Quand j’avais ton âge, il n’y avait ni eau courante, ni toilettes dans la plupart des maisons. Nous avions la chance de posséder ce jardinet attenant à la maison. Notre père avait creusé un grand trou dans le haut du terrain, bâti une cabane en planches et avait bricolé à l’intérieur un siège en bois. Si bien que, dans la journée, nous pouvions nous isoler pour faire nos petites affaires. Tu vois, c’était là.
- Oh ! la !la ! Mais c’était loin de l’habitation. Quand il pleuvait ou qu’il neigeait, l’hiver, vous vous geliez les fesses.
- Et oui ; Mais dans ces moments là et surtout la nuit, intervenait le seau hygiénique qui montait la garde dans la chambre.
- Dans la chambre ! Beurk ! ça devait sentir mauvais ?
- Mais non, on brûlait souvent des feuilles d’eucalyptus pour assainir et parfumer les pièces.
- Et ceux qui n’avaient pas de cabane au fond du jardin, ils allaient où ? dans la campagne ?
- Pourquoi pas ? Et il y avait, bien entendu, le « cadinu », toujours prêt à l’usage.
- Et quand il était plein ?
- De bon matin, les femmes allaient faire la vidange. Celles du haut du village prenaient la route de Sainte Claire, les autres descendaient vers le stade. En chemin, elles pouvaient papoter, se défouler, cancaner…un peu ; un bon moment de convivialité, en quelque sorte.
- En rentrant, elles devaient s’asperger d’eau de toilette, j’imagine.
- Les plantes du maquis, ainsi amendées au fil des jours, exhalaient leurs parfums et sentaient bon tant qu’elles pouvaient ; elles finissaient par gagner la partie.
- Mémé, tes histoires sont trop marrantes, tu devrais les mettre en bandes dessinées.
- Tu le feras, toi. Pour l’instant, allons nous occuper des fraisiers.