MUSÉE du "carédar"... [Boccioni-Le rire_1911]

Umberto Boccioni

"Le rire"_1911

Huile sur toile. (110 cm X 145 cm)

Museum of Modern Art, New York.

"carédar-254"

"Le rire" d'Umberto Boccioni est une œuvre "futuriste"...

Le 'futurisme', né en Italie en 1909, se caractérise par une recherche de l’expression picturale du mouvement. S’inscrivant dans le prolongement du cubisme, on y voit parfois une certaine géométrisation des formes qui s’y apparente. Le mouvement est principalement fondé sur la fascination des machines, de la vitesse, et sur la décomposition du mouvement et sa représentation. Le futurisme, créé suite à l'édition du Manifeste du futurisme par Filippo Marinetti, se place dans un contexte d’avant-guerre où le climat politique et social est particulièrement tendu. De nombreux jeunes veulent changer radicalement le monde et ne voient la révolution qu’à travers la destruction de toutes les valeurs du passé (musée, bibliothèques, villes historiques…) à la faveur de la machine et de la vitesse... L'esprit qui anime le mouvement est révolté et révolutionnaire.

Boccioni, comme tous les futuristes, croit en l'avenir. Il glorifie la technologie et la vie trépidante du monde moderne. Il s'applique à traduire l'intensité, la transparence et la simultanéité de ses impressions par des mouvements dynamiques, caractérisés par une certaine continuité et la relation entre le sujet et son environnement. Le temps et le mouvement - deux thèmes chers aux futuristes -, ainsi que la représentation du son, du ton, du bruit et du rire jouent un rôle clé dans cette œuvre.

Umberto BOCCIONI (1882 - 1916), peintre, sculpteur et écrivain italien est l'un des chefs de file du futurisme. Il étudie à Rome sous la direction du peintre Giacomo Balla qui l'initie à l'impressionnisme. En 1910, ces deux artistes signeront le Manifeste technique de poésie futuriste. Quelque temps plus tard, Boccioni écrira lui-même deux autres manifestes futuristes (en 1914, Peinture, sculpture futuristes). En 1912, il participe à la première exposition futuriste à Paris. S'inspirant également du cubisme, il s'applique à traduire, dans ses peintures comme dans ses sculptures, la synthèse de tous les moments (temps, lieu, forme, couleur, ton). À partir de 1912, il bouleverse la conception traditionnelle de la sculpture.