11 septembre 1789 : Naissance de la droite et de la gauche
Si
l'histoire récente retient la date du 11 septembre comme celle de
l'attaque terroriste menée par Al Quaida contre le World Trade
Center à New-York ; si l'histoire contemporaine fait écho à ce 11
septembre 2001 par un autre 11 septembre, tout aussi triste, qui vit
en 1973 le Président socialiste du Chili élu démocratiquement être
renversé par un coup d’État militaire et disparaître ; il est un
autre 11 septembre complètement oublié de l'histoire moderne dont
les conséquences sont tout aussi importantes dans la structuration
et la configuration de l'espace public de nos sociétés : le
11 septembre 1789.
En
effet, le 11 septembre 1789, les députés de l'Assemblée
Constituante, réunis pour délibérer sur le droit de veto accordé
au roi Louis XVI, se répartirent spontanément de part et d'autre du
président : à gauche, les opposants au veto, à droite les
partisans du roi.
Cette
pratique, inédite, s'enracina lorsqu'à partir d'octobre 1789, les
députés eurent à délibérer dans la salle du Manège des
Tuileries puisque le peuple de Paris avait décidé de ramener le
Roi, la famille royale et l'Assemblée dans la capitale, par crainte
d'une fuite de ce dernier face aux révolutionnaires.
Ainsi,
les députés hostiles à la Révolution ou soucieux de la contenir
s'assirent sur le côté droit de la salle, par rapport au
président de l'Assemblée (ce
côté réputé honorable est dit le "côté de la
reine"). Les autres plus ou moins favorables à la
Révolution, s'assoient à la gauche du président (le "côté
du Palais-Royal"). Ils se disent "patriotes" et
qualifient leurs opposants "d'aristocrates".
De
cette répartition des députés français par affinités, datent les
clivages entre une droite (réputée conservatrice) et une gauche
(réputée révolutionnaire ou réformiste) qui rythment aujourd'hui
encore la vie politique dans toutes les démocraties.
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