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décembre 1847 : Abdelkader dépose les armes
En
1830, la France avait envahi l’Algérie, supplantant la domination
établie depuis XVI° siècle par l’empire Ottoman. Elle allait se
heurter à la résistance des tribus arabes, fédérées à l’Ouest
par l’émir Abdelkader qui allait infliger plusieurs revers au
corps expéditionnaire avant de conclure un premier accord de paix en
1834, presque aussitôt rompu, puis un traité de paix en 1837 rompu
deux ans plus tard après une incursion française dans la zone sur
laquelle le traité lui accordait la souveraineté.
Pendant
8 ans Abdelkader, insaisissable, allait mener une guérilla contre
les troupes françaises mais la politique de terre brûlée mise en
place par Bugeaud et l’impitoyable répression des tribus et
villages qui soutenaient l’émir allaient peu à peu restreindre
ses possibilités d’action ; lorsque l’armée du Maroc qui
le soutenait et lui fournissait un terrain de repli, fut vaincue à
la bataille d’Isly, il fut contraint d’abandonner le combat,
qu’il avait mené avec un esprit chevaleresque que tous ses
adversaires reconnurent.
Les
termes de sa reddition stipulaient qu’il serait libre de se retirer
en Égypte ou en Palestine, mais cette promesse ne fut pas tenue et
Abdelkader et sa suite furent placés en résidence surveillée à
Toulon puis Pau et enfin Amboise. Cette captivité déloyale allait
susciter un mouvement en sa faveur en France, mais aussi à
l’étranger et en 1852 Napoléon III lui rendit sa liberté avec
une confortable pension.
Abdelkader
s’installa à Damas avec ses fidèles où il se consacra à l’étude
des textes coraniques dont il professait une interprétation
humaniste, inspirée par le Soufisme. En 1860, lors du déchaînement
d’émeutes anti-chrétiennes à Damas, il intervint avec une
poignée de ses compagnons et vint s’interposer entre les musulmans
fanatisés et la population chrétienne, sauvant ainsi des milliers
de vies, ce qui lui valut l’admiration et la reconnaissance
internationales. En 1870 il envoya un refus cinglant et méprisant à
Bismarck qui lui proposait de rallumer la guerre contre les Français
en Algérie.
Un
paquebot de la Compagnie transatlantique, plusieurs places en France
et de nombreuses statues dans le monde ont commémoré le redoutable
combattant, le sage musulman et l’homme d’honneur que fut ce
grand ennemi puis ce grand ami de la France.
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