Avant-propos
: Espèce protégée par la Direction Oiseaux de 1979, classée en
Annexe II, relative à la conservation des oiseaux sauvages, il est
interdit de porter atteinte aux merles noirs ainsi qu'à leurs nids
et leurs couvées. Le Parlement Européen, en 1976 et 1977, en a
interdit le commerce, et, en 1985, la fabrication de terrines et de
pâtés.
Les
merles du Cardinal.
"Il
eut à choisir entre dix espèces de moutarde. Il mangea du
daspachio, du cari, du gingembre,
des merles de Corse, des lasagnes
romaines : il but des vins extraordinaires, du Lip-Fraoli et du
Tokay.
Arnoux se piquait effectivement de bien recevoir."
Dans
son chef-d'œuvre "L'Éducation sentimentale" Flaubert se
surprend à errer dans les maquis de Myrte......
Le goût pour les merles et les grives était très vif dans l'Antiquité. Lucullus Apicius, et tous les gourmets de Rome, en faisaient le plus grand cas. On les servait sur les tables les plus somptueuses, on les donnait aussi aux convalescents afin de réparer leurs forces.
Les merles se dégustent de préférence de Novembre à la mi-Février. Folâtrant dans le maquis, ils s'y gorgent d'arbustes, de baies de myrte et de genièvre qui donnent à leur chair un délicat parfum et une incomparable saveur.
Embrochés une dizaine de minutes au-dessus de braises ardentes, arrosés de tous côtés d'un jus de lard de jambon fumé, piqué au bout d'une autre broche et enveloppé d'un papier huilé préalablement enflammé, ils seront, ou plutôt ils étaient tout simplement délectables.
Le
Cardinal Fesch, archevêque de Lyon, appréciait tellement les merles
qu'il en faisait venir tout l'hiver de Corse. On allait dîner chez
Son Éminence pour ses belles manières, son noble et gracieux
accueil, et aussi pour ses merles qui étaient d'un goût exquis. Plus
d'un gourmet lyonnais attendait avec impatience que la cloche de
l'Archevêché sonnât six heures. Aussitôt que ces petits oiseaux
apparaissaient sur la table, leur délicieux parfum charmait tous les
convives. On admirait aussi leur jolie mine, leur tournure séduisante
: ils avaient sur le dos un petit bouquet de sauge frite, imitant
en quelque sorte la queue dont ils étaient parés quand ils
chantaient, Iliens heureux sur le lentisque et l'olivier.
On ne peut plus, depuis
1985, préférer le raffinement d'une spécialité gastronomique,
célèbre à juste titre : la terrine de merle "pourvu que cette
dernière échappe à la proportion : un merle - un porc, elle ne
doit sa haute saveur qu'aux fruits sauvages du maquis et à l'ivresse
de la liberté à tire-d'aile"(1)
(1)Étienne
Leca, Corse -Matin 10 Octobre 1982 : "médecine, foie gras
et pâté de merle"
La recette de ''merles à la braise" est
de feu Jacques Manera, de Sartène.
Quand nous chanterons le temps des cerises
RépondreSupprimerEt gai rossignol et merle moqueur,
Seront tous en fête.....................à vous la suite.......
Intéressant et bien écrit
RépondreSupprimerBelle plume
RépondreSupprimerbeau bec
RépondreSupprimer