vendredi 29 novembre 2019

MUSÉE du "carédar"... [BLAKE-Isaac Newton_1795]

William BLAKE
"Isaac Newton"_1795
Encre et aquarelle sur papier. (46 cm X 60 cm)
Collection Tate, Londres.
"carédar-379
Bien loin des représentations du savant âgé et chétif, le physicien (et alchimiste) "Isaac Newton" est figuré ici par William Blake en Apollon musculeux. Recroquevillé sur un rocher recouvert d’algues et de corail, il dessine avec son compas au fond de l’océan. Une image qui illustre un souvenir du scientifique : "Il me semble que je n’ai jamais été qu’un enfant jouant sur une plage, m’amusant à trouver ici ou là un galet plus lisse ou un coquillage plus beau que d’ordinaire, tandis que, totalement inconnu, s’étendait devant moi le grand océan de la vérité". Newton aurait-il enfin trouvé son "océan de la vérité" ? Ou est-il si obnubilé par sa recherche qu’il en aurait oublié d’observer la beauté des fonds marins ? Les interprétations des spécialistes autour de cette œuvre continuent d’affluer… (beauxarts.com)

William BLAKE (1757 - 1827) est un artiste peintre, graveur et poète pré-romantique britannique. Bien que considéré comme peintre — il a peint quelques tableaux à l'huile, préférant l'aquarelle et le dessin, voire la gravure et la lithographie —, il s'est surtout consacré à la poésie. Il est l'auteur d'une œuvre inspirée de visions bibliques à caractère prophétique. Son style halluciné est moderne et le distingue de ses pairs, bien que ses thèmes soient classiques.
Le temps a rendu justice à celui qui, longtemps considéré comme un fou, fut l’immense poète, graveur et visionnaire que l’on sait, – éternel enfant, éternel "primitif" que son ardeur imaginative, son lyrisme, sa violence condamnèrent à n’avoir de renommée que posthume. Autodidacte, Blake dénonce la raison tyrannique des philosophes, s’enflamme pour la révolution. Ses admirations sont aussi significatives que ses refus. Il préfigure quelques-unes des lignes de force du romantisme et goûte certains de ses grands intercesseurs, Swedenborg, Shakespeare, Dürer. Une vie intérieure puissante, une simplicité mystérieuse et désarmante guide son bras. Dans Le Mariage du Ciel et de l’Enfer, il proclame l’unité humaine, attaque la prudence et le calcul au nom de l’épanouissement de l’être réconciliant désir, sagesse et raison. L’amour comme la haine étant nécessaires à la vie, c’est le choc des contraires qui provoque le surgissement de la force créatrice et la progression de l’être individuel. Il oppose ainsi la raison à la vision intuitive, à laquelle va sa préférence.

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