16ème extrait
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Camille CLAUDEL "La Vague" Marbre, onyx, bronze H. 62 cm ; L. 56 cm ; P. 50 cm Musée Rodin. |
Vision prémonitoire de ce qui va tout emporter ? Les malheurs de sa vie, la solitude implacable à laquelle elle s’est condamnée, le manque de reconnaissance sociale, les soubresauts de la maladie qui s’installe peu à peu, engloutiront cette personnalité à multiples facettes qu’est Camille. *
Mais la situation se dégrade bientôt, irrémédiablement. Le manque d’argent, la sculpture étant un art très coûteux, avec la nécessité de modèles, de plasticiens, de fondeurs, et la cherté du marbre onyx, du bronze, aura été lancinant. Les commandes sont rares, malgré ses multiples suppliques et l’aide occulte de Rodin. L’acharnement de ses détracteurs, dont il serait fastidieux d’énumérer les tracasseries, contribue à l’abattre et la misogynie ambiante est à l’œuvre, alors qu’Octave Mirbeau et d’autres admirateurs crient très justement au génie…
Bientôt sa marginalisation volontaire s’accroît, son isolement grandit. Elle n’écrit plus à Rodin à partir de 1899, et va même s’éloigner de grands amis. La "psychose paranoïde" s’installe.
L’essai d’envol de cet oiseau blessé se brisera, et Mademoiselle Claudel, peut-être écartelée, déchirée dans la recherche de son art, sera acculée au refus de la création, brisant avec fureur ses dernières œuvres et brûlant ses dessins ("véritable sacrifice humain", écrira l’artiste de manière sibylline en 1909), qui nous auraient peut-être montré ses hésitations, causes ultimes possibles de la démence finale ?
Cette sculpture est très touchante, comme l'était celle du buste de "la petite châtelaine".Mais ici , on sent la menace, pauvre Camille.
RépondreSupprimerOui, la maladie s'installe... Et dire qu'à l'époque actuelle, une médication aurait pu la guérir de cette dépression...
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