lundi 12 juillet 2021

Tra aghje e pagliaghji, décrit par : U Ribombu internaziunale

 Trà aghje è pagliaghji

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Rutali est une des communes du canton du Haut-Nebbiu qui s'applique à la protection et à la mise en valeur de son patrimoine bâti. La commune a vu naître une association “Opera di Rutali” qui s'attache à la sauvegarde de son patrimoine immatériel (construction d'un fond de mémoire collectif sur le village et son histoire) mais qui s'attache également à la sauvegarde de son patrimoine bâti et plus précisément à celle de ses édicules (abris de berger, moulins, fontaines, paghliaghji, aghje). Grâce à des fonds européens, l'aide de la CTC, de la fondation du patrimoine et grâce à de nombreux bénévoles passionnés, l'association a entrepris un travail de restauration des constructions en pierres sèches dévolues aux activités agro-pastorales. L'établissement d'un parcours intitulé “trà aghje è pagliaghji” résulte de ce travail de titan, avec une idée persistante : celle que l'homme ne doit pas se considérer comme l'héritier de ce patrimoine mais au contraire, comme un dépositaire pour les générations futures. Un leitmotiv important rythme le travail de l'association : valoriser ces éléments du passé afin de mieux comprendre et de mieux appréhender les richesses de la société villageoise.

Ces restaurations et politiques de mise en valeur du patrimoine bâti ont une fonction sociale très importante : ressouder les liens entre les générations actuelles, tout en permettant la sauvegarde de la mémoire collective. Etabli sur 3,3 kilomètres, le parcours “Trà aghje è pagliaghji” recense plus d'une vingtaine de constructions traditionnelles autrefois dévolues aux activités agricoles. De formes et d'usage divers, il s'agit majoritairement de remises agricoles ou “pagliaghji”, le plus souvent couplées avec une aire à battre le blé ou “aghja”. Présentation de quelques éléments du parcours, jugés remarquables : 



Pagliaghju dit « A Petra martinella »



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Le pagliaghju ou remise agricole “ A Petra martinella” est de plan rectangulaire d'une longueur de 6mètres 05. Il est précédé d'un enclos pour les bêtes de somme, “a chjostra”. L'appareil des murs est en moellons de schiste, comme tous les édifices de la région. Le chaînage d'angle de l'édifice est apparent, relevons la présence d'un bloc de schiste massif dans le chaînage d'angle. Nous pouvons également relever la présence d'un linteau monolithique en schiste au-dessus du percement (porte). Le toit est construit selon la technique traditionnelle de la voûte en tas-de-charge ou de l'encorbellement, les rebords du toit sont courbés afin de faciliter l'écoulement des eaux. Le toit est sommé d'un acrotère. 

Cette remise agricole témoigne d'une évolution du système agraire au XXème siècle. Initialement dévolue à la culture des terres, elle est par la suite modifiée en bergerie. Elle témoigne donc de l'abandon de la culture des terres et de l'essor de l'élevage. Comme énoncé précédemment, la plupart des remises agricoles du parcours possèdent leur aire à battre le blé ou “aghja”. Cela est effectivement le cas pour le pagliaghju “ A Petra Martinella”: L'aire à battre le blé est de plan circulaire délimitée par des dalles de schiste “i baroni” disposées sur le champs de manière verticale. Souvent pavée, l’aghja était renforcée par un mur de soutènement. Pagliaghju tondu : Remise agricole “pagliaghju” de plan circulaire. Ces travaux de sauvegarde, de préservation et de restitution au grand public résultent d'un investissement considérable depuis plusieurs années .Le travail mené par l'association “Opera di Rutali” tend à être connu et pris pour modèle par d'autres communes, désireuses de sauvegarder leur patrimoine, et désormais de plus en plus consciente de la richesse que ce-dernier constitue. 

Josepha Geronimi

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