vendredi 5 mai 2023

MUSÉE du "carédar"... [THOMPSON-Evicted_1890]

Élisabeth THOMPSON (1846-1933)
"Evicted (Expulsée)"_1890
Huile sur toile. (131 cm x 194 cm)
University College, Dublin.
"carédar-552"
Ayant choisi très tôt de faire carrière dans la voie masculine de la peinture militaire, Elizabeth Thompson Butler (1846-1933) était à la fin du XIXe siècle la plus grande artiste britannique du genre, ce qui lui valut d’être presque élue membre de la Royal Academy en 1879. Ses toiles, qui firent l’admiration de Ruskin et de la Reine Victoria, sont organisées autour de personnages et leur monture engagés dans l’action. Leur premier plan soigneusement détaillé crée ce qu’elle appelait un "intérêt humain", mais l’arrière-plan est généralement absent ou obstrué. Dans ses écrits autobiographiques, Elizabeth Thompson exprima pourtant son admiration envers les paysages observés pendant ses séjours en Italie, lors de ses voyages avec son père et au cours des expéditions militaires où elle accompagna son mari, et les décrivit avec une minutie et un art qui confirment qu’elle était aussi une excellente "peintre de la plume". Son ouvrage From Sketchbook and Diary (1909), récit de ses voyages en Irlande, en Égypte et en Afrique du Sud, adressé à sa sœur, la poétesse Alice Meynell, et illustré de ses propres aquarelles, révèle combien était grande son appréciation du paysage, mais exprime aussi son incapacité à atteindre dans ses toiles la qualité de l’original, qu’elle place au-delà de ses « capacités de paysagiste ». Dans From Sketchbook and Diary et dans son autobiographie (1922), cet aveu d’impuissance est sous-tendu par des considérations techniques mais aussi par des motifs politiques. Cet essai examine le paradoxe suivant : la fascination d’Elizabeth Thompson pour les paysages contraste avec leur absence relative dans son œuvre peint, qu’elle justifie par des motifs techniques. Par une mise en regard d’écrits autobiographiques et de représentations picturales dans des pays colonisés (Irlande, Afrique du Sud), on fera apparaître que la peintre était extrêmement sensible aux enjeux politiques et culturels entourant les paysages. 

(Source : Artips Arts)
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