Minuit, Chrétiens.

 Au début de l'année 1843, l'abbé Maurice Gilles, curé de Roquemaure, cité du Gard près du Rhône, décide de faire restaurer les vitraux de la collégiale Saint Jean-Baptiste. Il rêvait d'entendre dans son église une belle messe de minuit. Il s'adresse à l'une de ses ouailles, un négociant en vin du nom de Placide Cappeau qui taquinait la muse à ses moments perdus. Il lui demande de composer un chant de Noël afin de célébrer dignement la fin des travaux. Un ingénieur parisien Pierre Laurey était venu dans la région afin de terminer la construction du pont suspendu sur le Rhône. Il séjourne dans la commune avec son épouse Émily. Ancienne chanteuse lyrique, Émily est une amie intime de l'épouse d'Adolphe-Charles Adam. Elle mit en rapport le poète local et le compositeur, pour la mise en musique du poème que Placide Cappeau écrivit dans la diligence qui le conduisait à Paris, entre Mâcon et Dijon. Adam composera une musique inoubliable. qu'il appelait " la Marseillaise religieuse ". Émily Laurey chantera Minuit, Chrétiens, le Noël d'Adam, pour la première fois, à la messe de minuit du 24 décembre 1847. Bien qu'aujourd'hui Minuit, chrétiens soit exécuté comme chant d'entrée à la messe de minuit, cela n'a pas toujours été le cas. En effet, le cantique est controversé pour la simple raison de cette ligne : "...et de son père arrêter le courroux", car, selon certains prêtres, ce passage portait offense au seigneur du fait que Dieu n'a pas de courroux