Jérôme BOSCH (1453-1516) "La Nef des fous"_v. 1500-10 Huile sur bois. (58,1 cm X 32,8 cm) Paris, Musée du Louvre. |
"carédar-617" |
Fidèle
à l’iconographie moralisante chère à Bosch, le retable
présentait les sept péchés capitaux tandis qu’un
vagabond symbolisait le chemin périlleux de la vie sur le volet
extérieur. Loin d’être – selon d’anciennes lectures – une
interprétation picturale de La Nef des fous, le poème
satirique de Sébastien Brant (1494), le panneau s’apparente plus
simplement à une allégorie de la gourmandise.
Sur une nef à
la dérive, une assemblée hétéroclite – un franciscain, une
nonne, un fou, quelques goinfres paillards… – festoie et se
dispute un gâteau pendu à un fil ainsi que quelques cerises, qui
symboliseraient, à l’instar du luth, l’impudicité. Sur la
droite de ce frêle esquif, un homme vomit, vision grotesque qui
renvoie à la nausée caractérisant nombre de damnés dans les
vastes compositions de Bosch.
Jérôme BOSCH, ou Jheronimus Bosch, (1450 – 1516) est un peintre des Pays-Bas bourguignons, rattaché au mouvement des primitifs flamands.
Membre de l'Illustre Confrérie de Notre-Dame, il fait partie en tant qu'artiste du fleuron de l'art gothique finissant fantastique et se rapproche culturellement de l'Humanisme de la Renaissance, de la pensée d'Érasme et de Thomas More. "Le Jardin des délices"-- (cf. Blog du 30/11/2012) -- serait d'ailleurs, comme l’Utopia de More, une vision de ce que le monde pourrait être, s'il n'avait été corrompu par le mal.
"L'ambivalence du langage pictural surpasse ici l'énigme du contenu et ouvre à la peinture ce nouvel espace de liberté où elle devient un art au même titre que la poésie."— Hans Belting, 2005.
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