COMPRENDRE LES REPRÉSENTATIONS SCULPTÉES DE ST MICHEL DE MURATO.
Saint Michel face nord. Cette photo ensoleillée n'est possible qu'en fin d'après-midi du printemps et de l'été voire en septembre. Toujours à l'ombre hors cette période. Cette face nord dite cimétériale est l'inverse du côté sud toujours ensoleillé. C'est celle qui relate les choses graves, le côté obscur, le froid de la mort et tous les évènements négatifs. En haut une sculpture sur modillon représente une tête menaçante aux yeux rouges (signe de l'animal sauvage, maléfique et démoniaque) personnalisation du mal. À sa droite, un rond creux dont le "baccinu" a disparu (bol en céramique coloré) qui embellissait l'édifice et faisait fonction de rejet du mauvais sort, comme jadis les assiettes colorées que l'on plaçait dans les murs en Provence pour les mêmes raisons.
L'archivolte au dessus de la fenêtre meurtrière (ou arbalétrière) suggère le début de l'humanité, avec la tentation d'Ève, Adam n'y paraissant pas par manque de place, ceci avec un soupçon de misogynie laissant croire qu'elle était la seule coupable ! À droite, l'arbre du Paradis (terrestre) très méditerranéen, soit un figuier sur lequel le tentateur à l'apparence d'un serpent (avec son œil rouge) propose le fruit défendu qu'accepte Ève. Cette représentation d'Ève est complexe avec son énorme main (effet de zoom) pour frapper l'imagination des spectateurs qui comprennent ainsi son acceptation. Ayant réalisé la portée de son geste, Ève réalise que son défi envers Dieu amènera son expulsion avec Adam de l'Éden et qu'à partir de là, eux qui vivaient nus devront se vêtir en cachant son sexe. L'entablement sous la fenêtre représente une belle vigne avec un ange à gauche qui donne des ordres, et qui n'est pas St Michel, et à droite le viticulteur prêt à vendanger. Cette magnifique et trompeuse sculpture a longtemps été étiquetée sur des milliers de bouteilles dans une cave en plaine, est le contrepoids de la première puisqu'il s'agit du jugement dernier, fin du cycle de l'humanité et est tirée de l'Apocalypse de St Jean.
En St Jean 15 il est écrit : Je suis le vrai cep, vous êtes les sarments, celui qui ne porte pas de fruit on le coupe, le jette, il sèche et on le brûle.
Les phrases de l'Apocalypse de St Jean sont assez explicites. L'ange interpella bien haut le fils d'homme qui tenait une faucille affilée : Faites aller votre faucille affilée et vendangez les grappes de la vigne terrestre, les raisins sont mûrs. Il passa alors sa faucille sur terre, vendangea la vigne et mit le raisin dans la grande cuve de l'indignation de Dieu, on le foula hors de la vigne et il sortit du sang jusqu'au niveau du mors des chevaux sur une distance de seize cents stades. Babylone la grande, Dieu lui administra le calice du vin de son ardente colère. Babylone avec laquelle ils se sont méconduits, qui a grisé les habitants de la terre du vin de sa débauche !
Très intéressant, merci
RépondreSupprimer